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eau

  • Annie LE BRUN : ICI J'AI BU l'EAU du SECRET

    feu,ciel,

     

    À la tempête près

    Rien n'est à sa place

    Des effilures de ténèbres

    Nous relient à la vie

    Des éclats de sens

    Dans la poitrine

    Nous voici

    Marcheurs translucides

    Dans les gousses du soir

    Le gibet de la neige

    Sur les épaules

    Du côté des sapins

    Les défenses rôdeuses

    Empennées de nonchalances obscures

    Dernier et inutile frôlement verbal

    La citadelle des gestes

    Vacille

    Au pied du mur

     

    C'est la terre ouverte

    La terre minutieuse

    La terre flagrante

    Avec ses massifs de luxuriance fongueuse

    Et ses falaises d'innocence

    Puis

    La grande allure

    Stridente

    Hurlante

    Assourdissante

    De vertiginaeux drapés de limpidité

    Trouvent la mort

    Dans le bouillonné de la vie

    D'une rive à l'autre

    Juste avant d disparaître

    Le jour et la nuit

    Ont jeté les caillebotis tremblés

    De leurs empires appâlis

     

    Enfin l'immense détour

    Hypnagogique

    Souverain

    Algide

    Sur des pilotis de disparition immédiate

     

    Ne nous dites rien

    Ne nous parlez plus

    Emmurée derrière les remparts du vent

    La démence

    Étalant ses ailes de sang givré

    Jusqu'au gouffre fluide

    De ma couronne de bruyère et de chèvrefeuille

    Emportée dans l'insoutenable luisance des nuages

    Tous les paradisiers de l'eau

    Nous encerclent

    En lambris d'écume

     

    Définitive

    Barbare

    Éblouie

    C'est la nudité déployée entre les racines du cœur.

     

    Annie LE BRUN, Ombre pour ombre, Gallimard, 2004

     

     

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  • Le POÈME selon Milan RUFUS

    grenouille,eau,bassin,

     

    ...

    Car l'eau est la sœur grise du poème

    qui chante la paix des profondeurs de la terre.

    Et si tu n'étouffes pas la chanson de ton poing

    tu ne feras pas taire l'eau dans les entrailles de la terre.

    Et si tu n'étouffes pas l'eau de ton poing,

    tu ne feras pas taire le chant dans la poitrine de l'homme.

     

    Milan RUFUS, L'inquiétude du cœur, La Différence, 2002

     

     

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  • Jean-Luc STEINMETZ à l'EAU

    eau,canard,

     

    ...

    Imparfaites les formes nées pour souffrir,

    l'eau pour la plus mortelle infection.

    Et nous allons plus avant dans le meurtre

    qui fut notre découverte de début des temps

    quand le frère cachait dans son dos le fer triangulaire.

     

    Jean-Luc STEINMETZ, Le jeu tigré des apparences, Le castor astral, 2008

     

     

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  • Lucien SUEL à l'EAU

    bâteau,vagues,céramique,

     

    Plus la température descend, plus l'eau s'endurcit en hauteur et profondeur, jusqu'à pouvoir fendre la coque des noix et des paquebots.

     

    Lucien SUEL, Je suis debout, La table ronde, 2014

     

     

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  • Lucien SUEL s'ASPERGE

    aiguière,

     

    Un lendemain de noce et ribote, quel soulagement de se bassiner les tempes et le front, d'asperger d'eau fraîche le bois de sa gueule !

     

    Lucien SUEL, Je suis debout, La table ronde, 2014

     

     

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  • SABLE

    dépression,sable,spirale,

     

    La dépression inscrit sa courbe molle, comme au marqueur sur une image satellite où le monde semble flottant

    d'autres vies dessinant en parallèle leurs trajectoires de moutons ou de loup, entre pentes douces et ravins déshérités

    Le nez dans le sable, l'avion s'est privé du patchwork de l'en-bas, tellement proche des étoffes des anges,

    des ailleurs à l'herbe verte, quand le désert avance un pion à chaque éclair qui lézarde les possibles

    et fait déchanter la terre faute d'une eau qui baptise de ses méandres le temps pressé des mages

    Pour fuir cet équateur perpétuel, il faudra des talons pousser vers un solstice d'hiver en forme de puits

     

     

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  • Gérard MACÉ et le LANGAGE

    rivière,reflet,eau,

     

    Oublier le langage,

    pour être aussi agile

    que le nageur qui oublie l'eau.

    Pour être aussi sage

    que le sage assis dans l'oubli.

     

    Le corps qui flotte comme du bois mort,

    le cœur aussi léger que des cendres

    et les flots si faciles à descendre,

    quand on est dans les remous du temps

    comme un poisson dans l'eau.

     

    Gérard MACÉ, Filles de la mémoire, Gallimard, 2007

     

     

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  • LAVOIR

    lavoir,eau,rivière,

     

    lavandières

    avec l'eau du lavoir

     

    des géraniums

    pour leur arthrose

     

     

     

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