Ma vie est suspendue
dans la crue
portrait
brouillé
Ne t'éprends pas
de ce visage -
il n'existe plus
dans l'eau
où l'on ne pêche pas
Lorine NIEDECKER, Louange du Lieu et autres poèmes, 1949-70, Corti.
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Ma vie est suspendue
dans la crue
portrait
brouillé
Ne t'éprends pas
de ce visage -
il n'existe plus
dans l'eau
où l'on ne pêche pas
Lorine NIEDECKER, Louange du Lieu et autres poèmes, 1949-70, Corti.
Pour que l'aqua devienne de l'eau, il a fallu que l'érosion de la consonne, l'usure des voyelles transforment un rocher en sable fin.
Gérard MACÉ, revue Europe N° 1000.
Il ne croit pas à l'immobile
son sommeil est plein de roseaux
qui cachent les dormeuses pâles
près de l'eau près du bonheur.
Yanette DELÉTANG-TARDIF, in Les poètes de l'école de Rochefort, Seghers, 1983.
Jardin ouvrier à bidons
D’eau de pluie tu rafraîchis
Le visage d’un père mort
Attachant sous des yeux d’enfant
Les tiges frêles des tomates
à l’avenir
(rouge avenir)
Marcel Migozzi, Cité aux entrailles sans fruits, Gros Textes, 2010.
Pour l'Ascension, un texte aérien :
Poème vide où l'air
ne fait que passer...
Petite lanterne éclaire
l'os creux, la cavité.
S'inscrivent hiéroglyphes
ou mille voyelles d'eau.
Jacques IZOARD, Dormir sept ans, La Différence, 2001.
Un peu d'eau
dans le creux d'une feuille
reflet du ciel
figure d'océan
pour le malade qui tient dans sa paume
ce don fragile
et se rappelant un soir, un amour,
donne un avenir à sa chambre si blanche.
Marie-Claire BANCQUART, Terre Énergumène, Le Castor Astral, 2009.