La hache à laquelle
il ne fallait pas toucher
Les arbres qu'on abat
juste après la pleine lune
Gérard MACÉ, Ici on consulte le destin, Le bruit du temps, 2021
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La hache à laquelle
il ne fallait pas toucher
Les arbres qu'on abat
juste après la pleine lune
Gérard MACÉ, Ici on consulte le destin, Le bruit du temps, 2021
Les livres ouverts
oubliés dans la forêt
Un monde qui renaît
dans la précision d'une feuille
Gérard MACÉ, Ici on consulte le destin, Le bruit du temps, 2021
Oublier le langage,
pour être aussi agile
que le nageur qui oublie l'eau.
Pour être aussi sage
que le sage assis dans l'oubli.
Le corps qui flotte comme du bois mort,
le cœur aussi léger que des cendres
et les flots si faciles à descendre,
quand on est dans les remous du temps
comme un poisson dans l'eau.
Gérard MACÉ, Filles de la mémoire, Gallimard, 2007
L'allégorie au détour d'une phrase, les statues sur nos places, les calvaires au bord des chemins.
Figures qui se dressent, pour nous rappeler que la station debout et la pensée sont nées d'un même élan.
Gérard MACÉ, Filles de la mémoire, Gallimard, 2007
Fin du cauchemar : la bête qui sommeille en nous se réveille en sursaut, comme si elle était touchée par les plombs. Effrayée par elle-même, elle se rendort avec le masque de l'homme.
Gérard MACÉ, Filles de la mémoire, Gallimard, 2007
...
Au petit matin nous sommes tous des enfants trouvés, que des mains inconnues ont déposés dans notre propre corps. Des mains aussi précises que celles d'une accoucheuse, aussi légères que celles qui fermeront nos yeux.
Gérard MACÉ, Filles de la mémoire, Gallimard, 2007
Pour m'endormir, je mets
le masque du sommeil : un léger voile
que je tisse avec les événements du jour
et les mots dont je perds le fil en m'endormant.
Une toile aussi fine que celle de l'araignée
où restent au matin des lambeaux de rêves :
des images prises au piège, les discours décousus
d'un somnambule qui se réveille.
...
Gérard MACÉ, Homère au royaume des morts a les yeux ouverts, Le bruit du temps, 2015.
La pensée dont la ligne s'enfonce
en attendant que la vérité
morde à l'hameçon.
Mais la vérité n'est pas ce poisson mort
qu'on vend à la criée. C'est le vif argent
qui file entre les doigts, c'est l'ombre
autant que la proie, l'anguille sous la roche
qui va mourir en haute mer.
Gérard MACÉ, Homère au royaume des morts a les yeux ouverts, Le bruit du temps, 2015.