Un matin, on laisserait sur la table une cafetière encore fumante. Pour toujours.
Franck André JAMME, Encore une attaque silencieuse, Éditions Unes, 1999
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Un matin, on laisserait sur la table une cafetière encore fumante. Pour toujours.
Franck André JAMME, Encore une attaque silencieuse, Éditions Unes, 1999
Le miroir du matin s'ouvre pour mon coeur neuf
le corps saisi de charmes oublie ses meurtrissures
je me suis découvert toutes les folies
je me suis rêvé roi.
J'ai déchiré mes lèvres à des sources amères
je jaillis des faubourgs
forgé de barricades
ma voix est sans écho je retombe
souverain sans royaume gisant aux carrefours.
...
Gérard CHALIAND, La marche têtue, Gallimard, 1959
...
Au petit matin nous sommes tous des enfants trouvés, que des mains inconnues ont déposés dans notre propre corps. Des mains aussi précises que celles d'une accoucheuse, aussi légères que celles qui fermeront nos yeux.
Gérard MACÉ, Filles de la mémoire, Gallimard, 2007
Dans le crépuscule du matin,
quand est retournée la pièce de monnaie de la nuit
frappée au sceau du rêve
et que côtes, peau, pupilles
sont entraînées vers leur naissance -
que le coq à la blanche tête chante,
l'effroyable instant
de l'indigence vide de Dieu est là,
un carrefour est atteint -
Le tambour de la nuit a nom démence -
un sang apaisé coule -
Nelly SACHS, Exode et métamorphose, trad. Mireille Gansel, Verdier, 2002
Au matin réveil de l'ours qui se revoit vivant et goûtant tout le miel d'être plantigrade, cuisses et fessiers déploient roues et courroies, ondoyant jusqu'aux épaules dans la jouissance de l'équilibre. Puis dressée au zénith la colonne, chêne et roseau, s'illumine de vigueur, le cortex embrassant tous les horizons avant que leur enténèbrement n'abaisse le front vers des semelles sans vent.
réveil musculaire au jardin, des formes et des couleurs, aux rivières, qui poissonnent
puis les rêves effacés, c’est le corps qui sort des brumes porté par l’arbre du jour
et les idées enfin soutenues offriront en pommes d’or de sous ce jeune feuillage toute leur clarté
Saint Barnabé ayant rendu son verdict, il nous reste à purger notre peine :
Petit matin pesant
comme chemise trempée
crachin du matin
crachin
et encore crachin
Matinées à piétiner
sans cesse le paillasson
jambes enserrées
par le siècle en travers insidieux
Photo INA (faut bien qu'ces gens bouffent)
Chaude émergence du matin
les crêtes affirment leur grande infirmité
le chaos nocturne n'est pas chassé
on a vu ici un renard
préférer la mort à la lumière
en tout cas l'histoire circule
de tablée en tablée
maintenant le premier oiseau chante la gaieté de la neige au goût d'éveil
l'innocence se retrouve et se féconde
il dédaigne la traîne précieuse sous ses pieds
Emmanuel MOSES, Figure rose, Flammarion, 2006.