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georges limbour

  • La MER selon Georges LIMBOUR

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    C'était le temps où la mer était pure. Le flux, comme une maraîchère ivrogne poussant sa voiturée de beurre noir, ne charriait pas aux marchés des rivages les mottes rondes et molles de mazout, qui ont empoisonné la danse des méduses. Voilà de quoi est faite sa chair noircie, de la nouvelle Vénus qui nous sort de l'écume goudronneuse. Elle est la fille de soute, la rinceuse de réservoirs, la putain de cale des pétroliers géants que les Japonais fabriquent, défiant toute concurrence, à la grosse, comme les montres. Bouddha a vendu ses danseuses pour un verre de pétrole. Déchirées, les robes sacrées flottent sur la mer en nappes irisées, haillons graisseux.

     

    Georges LIMBOUR, Soleil bas, Poésie Gallimard, 1972

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  • Le TATOUAGE selon Georges LIMBOUR

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    Pourquoi l'idée de tatouage nous impressionnait-elle à ce point ? Ces fleurs bleues pourrissantes, nénuphars empoisonnés, montent à la surface du corps du fond du désespoir, et d'un amour forcené, passionnées et infernales ; et cette plaine, par les dessins de ses encres croupies et de ses canaux bleus, nous paraissait elle-même tatouée, mais par un amour forcené. Déjà nous appréhendions qu'un maudit artiste chinois, dont la robe sereine était le ciel, n'ait piqué de son aiguille la peau sauvage d'Oléron.

     

    Georges LIMBOUR, Soleil bas, Poésie Gallimard, 1972

     

     

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  • L'IGNORANCE selon Georges LIMBOUR

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    C'est une loi cosmographique, me disais-je, à laquelle notre cœur obéit, que nous ne voyions que la moitié des choses, mais c'est ce fond d'ignorance qui leur permet de briller et de s'animer.

     

    Georges LIMBOUR, Soleil bas, Poésie Gallimard, 1972

     

    Moi, j'aurais mis "voyons"... non ?

     

     

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