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Poésie - Page 41

  • Le TATOUAGE selon Georges LIMBOUR

    Galets,tatouage,plage,

     

    Pourquoi l'idée de tatouage nous impressionnait-elle à ce point ? Ces fleurs bleues pourrissantes, nénuphars empoisonnés, montent à la surface du corps du fond du désespoir, et d'un amour forcené, passionnées et infernales ; et cette plaine, par les dessins de ses encres croupies et de ses canaux bleus, nous paraissait elle-même tatouée, mais par un amour forcené. Déjà nous appréhendions qu'un maudit artiste chinois, dont la robe sereine était le ciel, n'ait piqué de son aiguille la peau sauvage d'Oléron.

     

    Georges LIMBOUR, Soleil bas, Poésie Gallimard, 1972

     

     

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  • Jean-Pascal DUBOST et les CORBEAUX (suite)

    corbeaux,champs labourés,

     

    Parce qu'on les a vus

     

    Ils planent un moment au-dessus des champs labourés, se posent, marchent, et sautillent lourdement, disposent, autoritaires, des lieux et de l'absence des hommes, et leurs bavardages intempestifs s'élèvent, s'étendent et remplissent ces journées d'octobre qu'on garde pour soi.

     

    Jean-Pascal DUBOST, Des lieux sûrs, Tarabuste, 1998

     

     

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  • Blaise CENDRARS SOMNAMBULE

    bic,stylo,logo,

     

    ...

    Et moi, comme un somnambule, je descendais du cinquième étage le long de la gouttière ;

    moi, ce jour-là, je m'enfuyais de la maison de mon père.

     

    Je voulais m'engouffrer dans la vie de la poésie

    et pour cela il me fallait traverser la poésie de la vie.

    ...

     

    Blaise CENDRARS, La légende de Novgorode, Fata Morgana, 1997

     

     

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  • La CHALEUR selon Israël ELIRAZ

    bête,pierre,cerf,

     

    ...

    La chaleur se plie dans la chaleur

    qui la précède,

     

    finit en feu

     

    les bêtes auxquelles l'on propose

    des noms du bout des doigts

     

    s'attachent à un nom méconnu

    qui les cache entièrement.

     

    Elles se désintéressent de nous

    et vont vers leur dehors.

    ...

     

    Israël ELIRAZ, Petit carnet du Levant, Trad. L. Schuman, José Corti, 2001

     

     

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  • L'IGNORANCE selon Georges LIMBOUR

    rouge,moitié,

     

    C'est une loi cosmographique, me disais-je, à laquelle notre cœur obéit, que nous ne voyions que la moitié des choses, mais c'est ce fond d'ignorance qui leur permet de briller et de s'animer.

     

    Georges LIMBOUR, Soleil bas, Poésie Gallimard, 1972

     

    Moi, j'aurais mis "voyons"... non ?

     

     

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  • Jean-Pascal DUBOST et les CORBEAUX

    céramique,corbeaux,japonais,

     

    Paysages recherchés

     

    Je ne sais pas, quand les premières neiges molles tombent, où ils vont ; j'ai l'impression qu'ils se retirent et cèdent la place à cette couleur qui étouffe le monde, qu'ils patientent sous les toits des églises, dans des granges, ou au fond d'un de ces villages d'une vieille, d'une très vieille avant-guerre

     

    Jean-Pascal DUBOST, Des lieux sûrs, Tarabuste, 1998

     

     

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  • Erri DE LUCA PRIS au PIÈGE

    sauterelle,piège,

     

    Toi

     

    Une parole suffit et m'arrache des cris,

    tu me toucheras, vite le sang sortira,

    tu me regarderas, aussitôt je serai aveugle.

    Tu es angoisse, piège, bagarre

    dès que tu respires.

    Si je me retranche

    dans l'hiver, les années,

    sur mon coeur je compte les coups d'un moineau affolé

    qui tape contre les vitres pour sortir à ta rencontre.

     

    Erri DE LUCA, Œuvre sur l'eau, trad. Danièle Valin, Poésie Seghers, 2002

     

     

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  • Le MUSÉE selon Olivier BARBARANT

    musée,dimanche,céramique,

     

    ...

    Un musée comme ces maisons de campagne toujours fermées

    et dans l'attente du dimanche suivant

    Ornées de vieux bouquets de fleurs et de buffets où meurt

    l'odeur loin fanée de la cire

    ...

     

     

    Olivier BARBARANT, Odes dérisoires, Champ Vallon, 1998

     

     

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