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Poésie - Page 40

  • Sous le SABOT de Jean FOLLAIN

    cheval,sang,sabot,

     

    Les siècles

     

    Regardant la marque du sabot

    de son cheval de sang

    le cavalier dans cette empreinte contournée

    où déjà des insectes préparaient leur ouvroir

    devina la future imprimerie

    puis pour lui demander sa route

    il s'approcha du charpentier

    qui près d'une rose

    en repos contemplait la vallée

    et ne lirait jamais de livres.

     

    Jean FOLLAIN, Territoires, Gallimard,1953

     

     

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  • Claude ESTEBAN dans le VENT

    feulles,vent,

     

    Que tout soit léger, qu'il y ait à peine

    un peu de vent

     

    et qu'il nous emporte comme ces pollens

    que les arbres perdent

     

    que nos âmes

    se dispersent dans l'espace

     

    et qu'un jour quelqu'un sache

    que nous avons vécu

     

    en respirant une fleur quelconque.

     

    Claude ESTEBAN, Morceaux de ciel, presque rien, Gallimard, 2001

     

     

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  • La VIEILLESSE selon Claude ESTEBAN

    vieillesse,arbre,

     

    C'est si facile

    de mourir,

    je veux qu'on vieillisse comme un arbre.

     

    Claude ESTEBAN, Morceaux de ciel, presque rien, Gallimard, 2001

     

     

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  • Ludovic JANVIER CHANTE

    ombre,chanter,

     

    ...

    et que ça jazze ou rocke ou valse au ras de l'enragé

    qui cherche la saignée d'azur par où sortir

    lorsque je veux chanter ça n'est jamais tout à fait ça

    ma voix d'infirme court après la voix loin devant moi

    je suis le fredonneur têtu d'un air jamais fini

    un peu faux toujours (le vrai me reste dans la gorge)

    je suis le clown d'un récital inoubliable

    dont voici les paroles veuves et le bégaiement

     

    Ludovic JANVIER, Doucement avec l'ange, L'arbalète Gallimard, 2001.

     

     

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  • Ludovic JANVIER RESPIRE

    respirer,arbre,feuillage,

     

    On prend le temps de respirer toute la dormeuse

    mais sur une passante on se retourne déchiré

    d'un seul coup par ce sourire imprévisible

    surgi d'enfance en souvenir d'on ne sait quoi

    un sourire venu à fleur et resté comme une ombre

    offerte et retirée à tous les promeneurs

    ...

     

    Ludovic JANVIER, Doucement avec l'ange, L'arbalète Gallimard, 2001.

     

     

    Que 2020 vous soit riche de respiration, de passant(e)s et de sourire !

     

     

     

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  • Jacques DARRAS au CHAMP de MARS

    tour eiffel,champ de mars,

     

    ...

    C'est là aussi qu'Auguste Eiffel

    Planta sa nouvelle colonne

    Vertébrale comme d'un gigantesque

    Fossile échappé au Jardin

    De Cuvier se dressant tout droit

    Pour annoncer l'évolution

    Au monde, d'une langue de métal,

    Une espèce de saurien charrié

     

    Par la Seine vers l'aval, iguane

    Se désembourbant du Déluge.

    ...

     

    Jacques DARRAS, Autobiographie de l'espèce humaine, 1/nuit 3 cailloux, 1991

     

     

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  • Les JOURS COURTS selon Raymond QUENEAU

    ours,polaire,hiver,

     

    Ainsi va le cours

    des jours

    courts

    Ainsi va le gel

    Ainsi va la neige

    Ainsi vont les ours

    lourds

    ...

     

    Raymond QUENEAU, Morale élémentaire, Gallimard, 1975

     

     

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  • Jacques DARRAS À L'EAU

    globe,océan,terre,

     

    ...

    L'eau je m'y couche comme un berceau

    Bien qu'aujourd'hui j'ai cinquante ans

     

    De vie mais comment mesurer

    L'âge de l'eau ? L'âge de l'arbre

    Se compte aux anneaux qui entourent

    L'aubier mais le cœur d'un liquide

    Est dans sa transparence c'est le

    Reflet qu'on y projette qui

    Vieillit, l'eau ne croît pas en âge,

    Son débit s'accroît à l'envers

     

    De moi qui me taris près de

    Ma fin...

     

     

    Jacques DARRAS, Autobiographie de l'espèce humaine, 1/nuit 3 cailloux, 1991

     

     

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