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Poésie - Page 55

  • ACTUALITÉ ISLANDAISE (2/2) : Gyrdir ELIASSON

    moutons,bélier,

     

    Promenade

     

    Nous gravissons les sentiers

    de la montagne en parlant

    et tout ce que nous disons

    - bon ou mauvais

    s’enfonce dans la montagne

    et ne bouge plus

     

    Une nappe de pluie

    sur l’herbe où les moutons paissent

    sur les pentes

    toisons mouillées


    et leur bêlement s’enfonce

    dans la montagne

    comme les mots

     

     

    Gyrdir ELIASSON, Trad. Catherine Eyjolfison et l'auteur, Action Poétique n° 174 décembre 2003.

     

     

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  • ACTUALITÉ ISLANDAISE (1/2) : Ingibjörg HARALDSDÓTTIR

    fenêtre,

     

    Si seulement tu savais !

     

    tout a changé - certains

    pensent que le monde s’est écroulé

    d’autres que s’est levé

    le soleil du bonheur suprême

     

    que sais-je ?
 seulement ceci : que le temps

    a passé et que tu as hanté

    mon esprit

     

    m’est encore et toujours caché

    ton savoir

    l’art de la veine ouverte

     

    Ingibjörg HARALDSDÓTTIR, Traduction Catherine Eyjolfison, Action Poétique n° 174 décembre 2003.

     

    À l'heure où est diffusé ce poème, personne ne sait si le monde s'est écroulé ou si s'est levé le soleil du bonheur suprême...

     

     

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  • Yehuda AMICHAÏ : une MAISON

    pierres,mur,maison,

     

    ...

    Nous nous sommes faits une matrice des dangers,

    une maison des guerres meurtrières,

    comme les hommes de l'extrême nord

    qui se bâtissent une maison sûre et chaude

    de glace mortelle.

    ...

     

    Yehuda AMICHAÏ, Poèmes de Jerusalem, trad. Michel Eckard-Elial, Editions de l'éclat, 1991.

     

     

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  • EN COLÈRE CONTRE Yehuda AMICHAÏ

    céramique,éclats,casse,

     

    ...

    Dieu est en colère contre moi

    car je l'oblige toujours

    à recréer le monde

    du chaos, la lumière et le deuxième jour jusqu'à

    l'homme, et puis retour au commencement.

     

    Yehuda AMICHAÏ, Poèmes de Jerusalem, trad. Michel Eckard-Elial, Editions de l'éclat, 1991.

     

     

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  • Nuno JÚDICE : CONSONNE

    grenouille,

     

    Zoologie : les grenouilles de Mateus

     

    Quand les grenouilles coassent,

    dans le lac, l'eau se réchauffe.

    C'est comme si un moteur

    sonore

    se mettait à travailler ;

     

    et que la monotonie

    âpre

    d'une consonne

     

    expulsait l'hiver.

     

    Nuno JÚDICE, Un chant dans l'épaisseur du temps, Trad. Michel Chandeigne, Gallimard 1996.

     

     

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  • Eugénio de ANDRADE : MORDRE

    pierre,eau,ciel,

     

    Je m'étonne que ces yeux soient encore là,

    que les pierres mouillées

    se soient à ce point attardées à refléter

    un ciel exténué

    au lieu d'apprendre avec la pluie

    à mordre la terre.

     

    Eugénio de ANDRADE, Le poids de l'ombre, La différence, 1986.

     

     

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  • Tal NITZÁN : CHAT UNIQUE

    chat,

     

    Grâce

     

    Tu n’apaiseras pas l’humiliation du pauvre affamé

    et tu n’éteindras pas la soif brûlante de revanche

    ni ne protégeras de ton corps

    la maison qu’on démolit

    et le landau de la petite fille montant au ciel en tempête

    tu ne le saisiras ni ne le reposeras doucement à terre –  

    tu n’extirperas pas le règne du Malin.

    Retourne donc chez toi

    va vers ton compagnon, ton unique,

    celui que tu aimes,

    vers la supplique jaune de ses yeux fendus

    et enfouis ton visage dans sa fourrure.

    Une caresse

    au chat unique

    au monde.

     

    Tal NITZÁN, www.lyrikline.org.

     

     

     

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  • FRANKÉTIENNE et la CHUTE

    cheval,blanc,noir,

     

    Que ta chute soit ton cheval, pour continuer le voyage.

     

    Frankétienne, Melovivi ou le Piège, Riveneuve éditions, 2009.

     

     

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