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Poésie - Page 82

  • Juliette BINOCHE : la LECTRICE APPRIVOISEE

     

     

    Je ne porte la poésie que lorsqu’elle branche les antennes des  profondeurs,  c’est  à  dire  qu’elle  ose  une  sincérité déconcertante.

    La  poésie  est  un  langage  de  l’invisible,  un  ressenti  qui s’exprime avec  le concentré,  le peu,  le dense. Le moins pour le plus, elle se retire pour attirer. C’est une opération à cœur ouvert où le verbe prend corps.

    Juliette BINOCHE, La poésie s'apprivoise,
    texte publié à l'occasion de l'édition 2011 du Printemps des Poètes.

     

     

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  • Marcel MIGOZZI au JARDIN

     

     

    Jardin ouvrier à bidons
    D’eau de pluie tu rafraîchis
    Le visage d’un père mort
    Attachant sous des yeux d’enfant
    Les tiges frêles des tomates
    à l’avenir 
     
    (rouge avenir) 


    Marcel Migozzi, Cité aux entrailles sans fruits, Gros Textes, 2010.


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  • Yi Ho-U : PAS la LUNE

     

    À Apollo 8

     

    Dieu s'en émerveillerait ou croirait à un plaisant jeu d'enfant.

    Planer vers la lune, c'est dans la galaxie

    le chas de l'espace.

    Belle qu'on ne doit violer, laissons la lune vierge.

     

    Yi Ho-U, in Poésie Première n° 40, trad. Henri-Charles Alleaume et Choé Joo-Young.

     

    Ce sera malgré tout demain le 42ème anniversaire de ce viol.

     

     

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  • HAÏKU des VACANCES

     

     

    Fête de l'école -
    On s'isole pour fumer
    derrière la grille

     

     

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  • Emmanuel MOSES en SYRIE

     

     

    Hibiscus syrien, souci et chenille
    ornaient le disque du soleil couchant
                                       je suis allé trop loin
    dans le retour
    l’éternité n’a pas toujours fait œuvre de blason

    Emmanuel Moses, L’Animal, Flammarion, 2010

     

    Rappelons que, même en Syrie, le souci est une plante ornementale florissant tout l'été, et que ce n'est que par analogie si la chenille désigne un équipement militaire.

     

     

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  • Jacques DUPIN et le ROSSIGNOL

     

     

    Lui, le rossignol, une nuit de mai, la perfection de son chant me tient en éveil, et me comble, et finit de me persuader de ne plus écrire, - ou de m'obstiner follement à écrire, l'une et l'autre, pour lui, allant de soi, étant ressaisis par son chant, relancés par sa folie, le jaillissement de sa gorge touchant le silence...

     

    Jacques DUPIN, Echancré, POL, 1991.

     

     

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  • Jacques IZOARD et les ÉTINCELLES

    cimetière,labour,

     

    Qu'épaule se brise

    et que les os s'émiettent !

    Que la langue aussi

    s'amenuise !

    Ainsi le corps pulvérisé

    ne sera qu'étincelles !

     

    Jacques IZOARD, Dormir sept ans, La Différence, 2001.

     


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  • Jacques IZOARD et la LANTERNE

     

     

    Pour l'Ascension, un texte aérien :

     

    Poème vide où l'air

    ne fait que passer...

    Petite lanterne éclaire

    l'os creux, la cavité.

    S'inscrivent hiéroglyphes

    ou mille voyelles d'eau.

    Jacques IZOARD, Dormir sept ans, La Différence, 2001.

    mur,pierres,cavité,


     

     

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