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Poésie - Page 83

  • Jacques JOUET PAPILLONNE

     

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    En bon oulipien, Jacques JOUET s'est livré à une riche étude sur le pantoum, poème d'origine malaise à forme fixe dans lequel certains vers se retrouvent de strophe en strophe.

    Et pourquoi ce titre ?











    Le papillon est, à l'évidence, l'animal fétiche de beaucoup de pantoums, surtout de la première moitié du XIXème siècle. Je vois ces papillons se poser sur les barreaux d'une échelle. Je ne sais pas si l'échelle que constitue éventuellement le poème monte ou descend. La lecture, le plus souvent descend. Alors, lecteur, toi qui descend l'échelle du pantoum, tu ne pourras manquer une observation toute simple : le barreau de l'échelle que tu as touché du pied, tu le retrouveras bientôt sous ta main. C'est le même barreau, puisque le vers est répété à l'identique, mais ce n'en est pas la même prise, la même perception, la même lecture. Il ne connaît pas la même proximité.


    Jacques JOUET, Échelle et Papillons, Architecture du verbe, Les Belles Lettres, 1998.

     

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    Sur cet escabeau, un peintre en bâtiment s'est efforcé en vain de donner à ses taches la forme de papillons...

     

     

     

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  • Dans le SAC de Kathleen LOR

     

     

    D'une jeune poètesse belge aux atmosphères un peu inquiétantes :

     

    Dans le sac de voyage il y a tout

    Mais les outils ont des noms qui changent

    Le seau un jour vous jette dans le puits.

     

    Kathleen LOR, in Décharge n° 148.

     

    ...mais la poésie s'accommode mal de la quiétude.

     

     

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  • Simon MARTIN : RIEN à DÉCLARER

     

     

    UN JOUR POUR RIEN


    Il y a si peu à dire,

    à déclarer aux douanes du quotidien.

    Un entêtement à vivre.

    Une mention passable

    en marge du jour.

     

    Pas même un ami

    à qui j'aurai tendu la main.

    Le ciel était plutôt bas,

    retenant son souffle.

     

    Le jour s'est glissé

    entre deux riens

    comme une rature

    sur le calendrier des postes.

     

    Simon MARTIN, écrits au pied de la lettre, Donner à voir, 2010.

     

    simon martin,écrits au pied de la lettre,donner à voir,

     

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  • QUENEAU : ne vous INDIGNEZ pas !

     

    Éros publicité

     

    Fête des mères

    offrez

    bas exciting

     

    des gens indignés

     

    pourtant si les mères ne devaient plus exciter

    il n'y aurait que des enfants uniques

    tout seuls avec leur Œdipe

     

    Raymond QUENEAU, Gallimard, 1967.

     

    Il a raison, Raymond : l'indignation n'est pas forcément du côté qu'on croit...

     

     

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  • Anise KOLTZ et le ZÉRO

     

     

    Refermé sur lui-même
    le zéro est infini
    Néant sans tache
    sans couleur
    secret et invisible
    comme un organe génital

    le zéro existe

    et fait exister

     

    Anise Koltz, Béni soit le serpent, éditions Phi, 2004.

     

    Et courage ! Parce qu'il y a le zéro, bientôt il y aura + 5 et même + 10 degrés Celsius !

     


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  • RUMINER selon Anise KOLTZ



    Pour comprendre la poésie

    il faut sept fois

    la ruminer

    avant que le jour

    ne fasse éclater
    le gosier des oiseaux


    Anise Koltz,
    L’Ailleurs des mots, Arfuyen, 2007.


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  • SEULEMENT L'ÉCHO : une ANTHOLOGIE de HAÏKUS

     

     

    L'évolution du haïku, de la France des années 20 au monde francophone de 2010, c'est ce que propose l'anthologie de Dominique CHIPOT Seulement l'écho.

    S'y confrontent des auteurs de haïku contemporains aux thèmes qu'avait retenus René MAUBLANC pour aboutir au premier recueil du genre paru en 1923.

    L'important travail de recherche sur ce temps des pionniers est synthétisé au fil des numéros de la revue en ligne Ploc !

     

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    Le poète japonais
    Essuie son couteau :
    Cette fois l'éloquence est morte.

     

    Julien VOCANCE, 1921.

     

    Et - privilège du blogueur maître de céans - :

     

    Lecture sous le noisetier
    Par dessus mon épaule
    une pie

    Henri CHEVIGNARD.

     


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  • Anise KOLTZ : HISTOIRE d'un CAILLOU

     

     

    Si le caillou
    que je porte dans ma main
    était un autre univers
    semblable au nôtre

    Où le soleil se couche

    et se lève

    selon que j’ouvre

    ou ferme la main


    Ou si c’était un enfant

    pétrifié
    d’avoir vécu



    Anise KOLTZ,
    L’Ailleurs des mots, Arfuyen, 2007.

     


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