Jardin ouvrier à bidons
D’eau de pluie tu rafraîchis
Le visage d’un père mort
Attachant sous des yeux d’enfant
Les tiges frêles des tomates
à l’avenir
(rouge avenir)
Marcel Migozzi, Cité aux entrailles sans fruits, Gros Textes, 2010.
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Jardin ouvrier à bidons
D’eau de pluie tu rafraîchis
Le visage d’un père mort
Attachant sous des yeux d’enfant
Les tiges frêles des tomates
à l’avenir
(rouge avenir)
Marcel Migozzi, Cité aux entrailles sans fruits, Gros Textes, 2010.
À Apollo 8
Dieu s'en émerveillerait ou croirait à un plaisant jeu d'enfant.
Planer vers la lune, c'est dans la galaxie
le chas de l'espace.
Belle qu'on ne doit violer, laissons la lune vierge.
Yi Ho-U, in Poésie Première n° 40, trad. Henri-Charles Alleaume et Choé Joo-Young.
Ce sera malgré tout demain le 42ème anniversaire de ce viol.
Fête de l'école -
On s'isole pour fumer
derrière la grille
Hibiscus syrien, souci et chenille
ornaient le disque du soleil couchant
je suis allé trop loin
dans le retour
l’éternité n’a pas toujours fait œuvre de blason
Emmanuel Moses, L’Animal, Flammarion, 2010
Rappelons que, même en Syrie, le souci est une plante ornementale florissant tout l'été, et que ce n'est que par analogie si la chenille désigne un équipement militaire.
Lui, le rossignol, une nuit de mai, la perfection de son chant me tient en éveil, et me comble, et finit de me persuader de ne plus écrire, - ou de m'obstiner follement à écrire, l'une et l'autre, pour lui, allant de soi, étant ressaisis par son chant, relancés par sa folie, le jaillissement de sa gorge touchant le silence...
Jacques DUPIN, Echancré, POL, 1991.
Qu'épaule se brise
et que les os s'émiettent !
Que la langue aussi
s'amenuise !
Ainsi le corps pulvérisé
ne sera qu'étincelles !
Jacques IZOARD, Dormir sept ans, La Différence, 2001.
Pour l'Ascension, un texte aérien :
Poème vide où l'air
ne fait que passer...
Petite lanterne éclaire
l'os creux, la cavité.
S'inscrivent hiéroglyphes
ou mille voyelles d'eau.
Jacques IZOARD, Dormir sept ans, La Différence, 2001.
Dans la forêt verte encore et dorée,en septembre, le vent s'ouvre des couloirs
mystérieux, à ras de terre, à mi-hauteur,
et fait remuer une seule fougère
qui s'incline et salue, une seule branche
dont les feuilles palpitent silencieusement.
Sans le sentir, tu es sur son passage.
Il faudrait qu'il se fraie en toi une issue
et derrière, à la suite, on verrait bouger
d'autres fougères, d'autres branches,
d'autres hommes peut-être.
Jean-Pierre LEMAIRE, revue ARPA n°100/101.