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Poésie - Page 81

  • Jacques DUPIN et le ROSSIGNOL

     

     

    Lui, le rossignol, une nuit de mai, la perfection de son chant me tient en éveil, et me comble, et finit de me persuader de ne plus écrire, - ou de m'obstiner follement à écrire, l'une et l'autre, pour lui, allant de soi, étant ressaisis par son chant, relancés par sa folie, le jaillissement de sa gorge touchant le silence...

     

    Jacques DUPIN, Echancré, POL, 1991.

     

     

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  • Jacques IZOARD et les ÉTINCELLES

    cimetière,labour,

     

    Qu'épaule se brise

    et que les os s'émiettent !

    Que la langue aussi

    s'amenuise !

    Ainsi le corps pulvérisé

    ne sera qu'étincelles !

     

    Jacques IZOARD, Dormir sept ans, La Différence, 2001.

     


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  • Jacques IZOARD et la LANTERNE

     

     

    Pour l'Ascension, un texte aérien :

     

    Poème vide où l'air

    ne fait que passer...

    Petite lanterne éclaire

    l'os creux, la cavité.

    S'inscrivent hiéroglyphes

    ou mille voyelles d'eau.

    Jacques IZOARD, Dormir sept ans, La Différence, 2001.

    mur,pierres,cavité,


     

     

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  • Jean-Pierre LEMAIRE au PASSAGE du VENT

     

     

     


    Dans la forêt verte encore et dorée,

    en septembre, le vent s'ouvre des couloirs

    mystérieux, à ras de terre, à mi-hauteur,

    et fait remuer une seule fougère

    qui s'incline et salue, une seule branche

    dont les feuilles palpitent silencieusement.

    Sans le sentir, tu es sur son passage.

    Il faudrait qu'il se fraie en toi une issue

    et derrière, à la suite, on verrait bouger

    d'autres fougères, d'autres branches,

    d'autres hommes peut-être.

     

    Jean-Pierre LEMAIRE, revue ARPA n°100/101.

     

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  • Marcel MIGOZZI vers les FERMES

     

     

     

     

     

     



    Une chaumine sous des pommiers villageois,

    goutte de caramel en bois.

     

    Une barrière vernissée

    et l'odeur d'une pomme au four.

     

    La pierre ébréchée du lavoir.

    La vasque à l'oeil exorbité.

     

    Marcel MIGOZZI, Vers les fermes, ça fume encore, Potentille, 2007.

     

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  • MAXIMIN : MERCI au POETE

     

     

    ICARE DEVOLU

     

    A tout poète

    sept fois merci

    pour oser t’avancer sans déplacer le monde

    et combattre les murailles avec des graffitis

    exposer ta présence

    entre l’enclume et les maîtres du marteau

    pour songer à ta dette envers toute solitude

    pour apprendre à la chair à démasquer sa peau

    pour éclairer les soleils blessés

    et nourrir de ta nuit l’intérieur de l’avenir

    sept fois merci

    poète

    horizon vertical

     

    Daniel MAXIMIN, L’invention des Désirades, Points Seuil 2009.

     

     

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  • Jean-Damien ROUMIEU au POINT du JOUR

     

     

     

    J'avise le chêne

    et sa ramure.

     

    J'avise la foule

    et le visage singulier.

     

    Je me voue

    au point du jour

    qui a puissance

    de marée.

     

    Jean-Damien ROUMIEU, Revue Multiples n° 78.

     


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  • Pierre DHAINAUT et les OISEAUX

     

     

    ........................................ Si tu ignores

    comment appeler ces oiseaux, ne le regrette pas,

    peut-être ainsi deviendras-tu ce regard

    qui les suit, qui s'accorde à leur rythme :

    pourquoi ils s'arrêtent, pourquoi ils s'en vont,

    personne évidemment ne répondra, tu le devineras,

    s'ils ont un secret, c'est le nôtre. ................

     

    Pierre DHAINAUT, L'arche, le chemin, Revue ARPA n° 100-101.

     

    ste suzanne,

     

     

     

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