Qu'épaule se brise
et que les os s'émiettent !
Que la langue aussi
s'amenuise !
Ainsi le corps pulvérisé
ne sera qu'étincelles !
Jacques IZOARD, Dormir sept ans, La Différence, 2001.
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Qu'épaule se brise
et que les os s'émiettent !
Que la langue aussi
s'amenuise !
Ainsi le corps pulvérisé
ne sera qu'étincelles !
Jacques IZOARD, Dormir sept ans, La Différence, 2001.
Pour l'Ascension, un texte aérien :
Poème vide où l'air
ne fait que passer...
Petite lanterne éclaire
l'os creux, la cavité.
S'inscrivent hiéroglyphes
ou mille voyelles d'eau.
Jacques IZOARD, Dormir sept ans, La Différence, 2001.
Dans la forêt verte encore et dorée,en septembre, le vent s'ouvre des couloirs
mystérieux, à ras de terre, à mi-hauteur,
et fait remuer une seule fougère
qui s'incline et salue, une seule branche
dont les feuilles palpitent silencieusement.
Sans le sentir, tu es sur son passage.
Il faudrait qu'il se fraie en toi une issue
et derrière, à la suite, on verrait bouger
d'autres fougères, d'autres branches,
d'autres hommes peut-être.
Jean-Pierre LEMAIRE, revue ARPA n°100/101.
Une chaumine sous des pommiers villageois,goutte de caramel en bois.
Une barrière vernissée
et l'odeur d'une pomme au four.
La pierre ébréchée du lavoir.
La vasque à l'oeil exorbité.
Marcel MIGOZZI, Vers les fermes, ça fume encore, Potentille, 2007.
ICARE DEVOLU
A tout poète
sept fois merci
pour oser t’avancer sans déplacer le monde
et combattre les murailles avec des graffitis
exposer ta présence
entre l’enclume et les maîtres du marteau
pour songer à ta dette envers toute solitude
pour apprendre à la chair à démasquer sa peau
pour éclairer les soleils blessés
et nourrir de ta nuit l’intérieur de l’avenir
sept fois merci
poète
horizon vertical
Daniel MAXIMIN, L’invention des Désirades, Points Seuil 2009.
J'avise le chêne
et sa ramure.
J'avise la foule
et le visage singulier.
Je me voue
au point du jour
qui a puissance
de marée.
Jean-Damien ROUMIEU, Revue Multiples n° 78.
........................................ Si tu ignores
comment appeler ces oiseaux, ne le regrette pas,
peut-être ainsi deviendras-tu ce regard
qui les suit, qui s'accorde à leur rythme :
pourquoi ils s'arrêtent, pourquoi ils s'en vont,
personne évidemment ne répondra, tu le devineras,
s'ils ont un secret, c'est le nôtre. ................
Pierre DHAINAUT, L'arche, le chemin, Revue ARPA n° 100-101.
...
Qui est devant la page sait-il par hasard quel est son chemin ?
Il n’en sait rien et pourtant la barque de l’adolescence frémit
parce qu’elle est la barque du désir incessant
d’écrire avec l’espoir fragile de réveiller la vigueur
à travers l’épaisseur d’un vent végétal
et d’entrer sans le savoir dans un champ d’évidents prodiges
...
Antonio RAMOS ROSA, A la table du vent, Le passeur 1995.