La plénitude oiselle aussi
Dans le rose
Arrondissement de ta gorge.
Marcel MIGOZZI, Nuit et jours, éd. Phi.
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La plénitude oiselle aussi
Dans le rose
Arrondissement de ta gorge.
Marcel MIGOZZI, Nuit et jours, éd. Phi.
Bleu-vertige
Bleu des lessives d'antan
jeté en boules dans les lavoirs
comme une farce faite à la nuit
bleu des recoins et des silences
sortis des gouffres comme des ludions
bleu des bombardes et des geysers
jaillis des flancs de la baleine
bleu des fanfares au fond des cieux
des spectres nus ou des chlamydes
bleu des désastres ou des abîmes
comme si l'Histoire n'était qu'un vieux rêve
vomi par ses victimes
...
Jean-Dominique REY, in La Passe n°11.
...
Le monde, un bouchon,
flotte dans leurs yeux
où se projettent
rameurs en silence, mutins, dauphins, clandestins,
marins sous pavillon
de banlieue de complaisance
dans la hune de leurs pupilles
que strient
des pluies tracées à l'eau forte
des vagues travaillées au pinceau.
...
Constantin KAÏTERIS, Le Radeau de la Mémoire, in Décharge n° 147.
Et en parlant de mémoire, cette note est la 600ème à flotter ainsi au gré du vent, intranquille bouchon de liège...
Important dossier Jean-Pascal DUBOST au n° 147 de Décharge, avec notamment des inédits dont ce
Jean de la Fontaine
Heureux les têtes de linotte, les mémoires de lièvres, les cervelles d'oiseau, les benêts d'âne, les babouins de bocage et toute l'humaine taribaudée de la sorte n'ayant eu que Pif, Akim, Astérix ou Tintin pour toute éducation littéraire, et heureux les rétifs aux ysopets à réciter sans cœur et pataugeant dans le yaourt et la honte sur l'estrade et dans la haine de cette cochonnerie et qui, malgré les flagrantes inégalités scolaires et les pseudo prédestinations, prendront un pesant de grammaire et de plomb dans le crâne et acquerront par la force du vouloir et du livre de quoi se mettre en disponibilité de poésie tiens donc -
Ce poème sortira-t-il d'un oubli certain l'ysopet ?
Décharge n° 147 présente Moez MAGED, poète tunisien qui parle d'octobre.
Comme dirait le chat des voisins qui aime à méditer sous mon noisetier : "ça tombe bien !".
Sentant la mousse et le lichen,
Telle une froide matinée d'ombres
et un manteau de brume sombre
Qui me frustre de ma chair.
Voici le silence d'un silex
Et l'écorce de mon pied nu sur la paille.
Voici les veines de mon opulence
Que je tends telle une offrande.
Selon Pierre REVERDY, le poète a la faculté
de discerner, dans les choses, des rapports justes mais non évidents qui, dans un rapprochement violent, seront susceptibles de produire, par un accord imprévu, une émotion que le spectacle des choses elles-mêmes serait incapable de nous donner.
C'est ce que rappellent, entres autres choses, les Cahiers de la Rue Ventura dont le n° 8 présente un dossier Pierre REVERDY.
Sur le toit du monde
Quand revient le solstice bleu
La vie est dans la certitude
Je suis semé, je suis germé
Je suis donné à l'unanimeC'est au solstice de la nuit
C'est au temps de l'incertitude
Que le grain meurt, que le poète
Marche sur le toit bleu du mondeHenry BAUCHAU, Poésie Complète, Actes Sud 2009.
Penché, ce n'est pas un lac
une réserve pour les yeux
ni la plage, un rêve - non -
mais une flaque du Onzième
alimentée par le zinc.
les ciels de zinc
Étienne FAURE, Dix flaques, N4728 n° 18.