... et voici l'univers sensible : bénigne aumône de l'apocalypse latente.
Une note en bas de page précise :
L'Univers est une catastrophe tranquille ; le poète démèle, cherche ce qui respire à peine sous les décombres et le ramène à la surface de la vie.
SAINT-POL-ROUX, Liminaire des Reposoirs de la procession, NRF Poésie Gallimard, 1997.
Commentaires
ah ! je destes le mots Descombes hein
celui là je ne veux plus l'entendre et le voir hein
c'est pire que le trou du puits
tiens je vois là à guauche mon amie Queneau
oui mais moi je suis une femme et me mare pas comme ça,
c'est pas grave je l'aime bien quand même
baff le poéte est un bien grand mot !
et la poéte alors hein ?
Le poète n'est jamais tranquille
à cause de sa vision !
La poète encore moins,
j'aurai préféré dans ce monde être moins sensible !
La mère
Je souris et badine et dis comme un ressort
Est-ce permis, de cueillir les étoiles, à tort ?
Et susurre dans l’azur réfléchi tant chéri,
Comme le ciel est beau, coquet et bien mis
Mais cela ne fait rien à sa mère qui pleure
Et ne veut pas, non, que son enfant meure,
En laissant fière des fleurs dressées sur le gazon
Hélas, le silence lourd est au seuil de la maison.
Impérieux hommes point drôles du tout de raison.
Et la mère elle, s’indigne alors en colère pour clore
Si dieu désire et veut que je travaille encore et encore
Il n’avait qu’à me laisser la destinée de mon enfant !
Marie-Lise Ehret
9 juillet 2010
parce que s'il y en a qui on l'apocalypse
et bien d'autres non rien de tout ça
Martinet
Martinet le guérisseur
De l’Europe, offre ses fioles
De remèdes multicolores,
Et les ministres remercient
Courbettes et salamalecs.
Petit sorcier végétarien,
Il vit prescrivant au Palais
Tandis que la faim tourmenteuse
Hurle parmi la canne à sucre
Hurle parmi le thé au jasmin
Les terres mises en jachère
Et Martinet alors décrète
En un tour de main
Quelques jours plus de mille
Paysans assassinés ou épuisés
Et pourrissant dans les villages
Que Martinet fait virevolter
Au sacro-saint nom d’hygiène.
Puis, dans son Palais, il retourne
A ses sirops et il reçoit
Sans plus tarder les complimente
De l’Ambassadeur Modial
« Nous avons sauvé du dictat
La culture de l’Occident
Le christianisme occidental
Et aussi les bonnes affaires
Et les concessions bananières
Et la terre achetée à l’ornière
Et le contrôle à nos frontières ».
Ils boivent ensemble une longue
Coupe de champagne, tandis
Que la pluie chaude tombe et lave,
Les monceaux pourris du charnier.
Nous traversons avec notre fardeau
Dans l’ultime étendue d’oxygène
En trottant dans les corridors
Poussière sèche de dames tristes
Tressées d’alcool lunaire trahit
Les requins achevant l’ouvrage
Au bienfaiteur de la Patrie
Martinet se mire tel un macaron
A la hiérarchie de la peur.
Fauchant la douce floraison
Eaux essentielles, trèfle et avoine
Aux murailes de nuit de Martinet !
Marie-Lise Ehret
9 juillet 2010
Le martinet va à l'encontre de la douceur du vent
A tire d’ailes
Le regard de l’oiseau est une planète,
À l’aube austère, d’efforts parfumés,
Aussi vieille que ma peau qui s’élève,
À l’aurore éphémère, de génie allumé.
Il faut des plumes pour faire du velours
Et des printemps sucré pour la faire piaffer
Lever le matin fourbe, ma belle détourne,
Une plume à l’azur de fée s’est envolée.
Les amoureux clignent de leurs paupières,
En bénissant ce jour, d’un tendre baiser,
Coule sur leurs lèvres une guirlande secrète,
Et tendrement serrés, inclinent leur fierté.
Marie-Lise Ehret
15 juin 2010
oui mais je ne me leurre pas ça c'est plus qu'un problème
Fenêtres,
Que l’on cherche souvent dans la détresse
Sont plus près de soi sans savoir l’adresse
Un long chemin parfois saccadé de tendresse
Une vaste ceinture puis notre vue qui baisse
Regarde, autrefois, tu étais là toujours assise
T’éparpillant de-ci, de-là, avec le temps Élise
Ta fenêtre vivante, guillerette alors s’immobilise,
Ta boucle, tu cherches avec d’autres sottises !
Et tu la tiens, las dans tes mains indomptées
Et si l’automne arrive, n’est-ce pas tu le savais
Les fenêtres guettent tes yeux sont si fatigués,
La douceur agile de légèreté insoupçonnée,
Pourquoi faudrait-il la cacher, cette vérité ?
Fenêtre cherchée souvent dans la détresse
Sont plus près de soi sans savoir l’adresse,
Pas à pas, ne sont point l’anathème frappée.
La boucle de ma ceinture au voile retrouvée.
Avant de se refermer, le rossignol va chanter.
Marie-Lise EHRET
2010
je suis bien fatiguée parfois que rien ne change oui !
Harmonie
Harmonie du silence
Éternelle errance
Une chanson oubliée,
Souvenir du passé.
Un pétale d'argent
S'est posé doucement,
Rêve de papier
Si vite envolé.
Une perle d'or
Sous les feux de l'aurore,
Mystérieuse magie
Du soleil qui luit.
Marie-Lise Ehret
13 juin 2010
parce que l'harmonie il faudrait rendre à l'homme sa valeur et dignité