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Poésie - Page 86

  • Étienne FAURE par-dessus les FLAQUES

     

    Penché, ce n'est pas un lac

    une réserve pour les yeux

    ni la plage, un rêve - non -

    mais une flaque du Onzième

    alimentée par le zinc.

     

    les ciels de zinc

     

    Étienne FAURE, Dix flaques, N4728 n° 18.

     

     

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  • Joël BASTARD à GUÉ

     

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    Ce matin, je l'ai traversée à gué. Mes pieds blancs dans l'eau comme ceux d'un enfant. Au-dessus, le reflet de mon âge filait avec la rivière.

    Joël BASTARD, En cette phrase toujours recommencée, N4728 n°18.

     

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  • Le MALHEUR chez Henri MICHAUX



    ...
    l'homme modeste ne dit pas je suis malheureux
    l'homme modeste ne dit pas
    nous souffrons
    les nôtres meurent
    le peuple est sans abri
    il dit nos arbres souffrent



    Henri MICHAUX, À distance, Mercure de france, 1997.



    René CHAR écrivait aussi que, chez lui, on ne questionne pas un homme ému.




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  • PONGE à la RECHERCHE du GESTE PERDU



    La promenade dans nos serres

    Ô draperies des mots, assemblages de l'art littéraire, ô massifs, ô pluriels, parterres de voyelles colorées, décors des lignes, ombres de la muette, boucles superbes des consonnes, architectures, fioritures des points et des signes brefs, à mon secours ! au secours de l'homme qui ne sait plus danser, qui ne connaît plus le secret des gestes, et qui n'a plus le courage ni la science de l'expression directe par les mouvements.
    ...



    Francis PONGE, Proêmes, Gallimard, 1948.




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  • L'ÉTÉ SERA MICHAUX

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    Adolescence

    Entraves, enfance, landes basculées
    nage dans les nénuphars
    vers l'adulte tirant des poulies
    Balcon, balcon lourd où à son tour
    enfin avec jeunes filles jouer le jeu des cactus...



    Henri MICHAUX, La vie dans les plis, Gallimard 1972.



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  • Henri MICHAUX ÉCOUTE la NUIT


    Sommeil


    Bouche de la nuit, qui délie le juge
    Sommeil, vice, auge des abreuvements
    Viens, sommeil.



    Henri MICHAUX, La vie dans les plis, Gallimard 1972.



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  • APOLLINAIRE à la PLAGE


    C'était un temps béni nous étions sur les plages
    Va t'en de bon matin pieds nus et sans chapeau
    Et vite comme va la langue d'un crapaud
    L'amour blessait au cœur les fous comme les sages


    Guillaume APOLLINAIRE, Calligrammes.

    Quand bien même on détesterait les plages (sans parler des crapauds), on irait bien fouler ces sables-là...



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  • Francis PONGE : GYMNASTE de la LANGUE


    LE GYMNASTE

    Comme son G l'indique, le gymnaste porte le bouc et la moustache que rejoint presque une grosse mèche en accroche-coeur sur un front bas.
    Moulé dans un maillot qui fait deux plis sur l'aine il porte aussi, comme son Y, la queue à gauche.
    ...


    Francis PONGE, Le parti pris des choses.



    Ce portrait a été publié en 1942 ; on peut donc imaginer que le verset sur le G a été inspiré par la mode des années 20-30.
    Le paragraphe (ou pour mieux dire, la partie) consacré au Y est quant à lui intemporel.

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