La porte lourde
de vieux chêne
et l'odeur
de la fumée,
la nappe blanche,
le pain chaud.
Venez passants.
Outre le monde
il est
un monde-giroflée.
Jean-Damien ROUMIEU, Revue Multiples n° 78.
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La porte lourde
de vieux chêne
et l'odeur
de la fumée,
la nappe blanche,
le pain chaud.
Venez passants.
Outre le monde
il est
un monde-giroflée.
Jean-Damien ROUMIEU, Revue Multiples n° 78.
COUVÉE PASCALE
À l'aube quand vibrait encore
la gloire du monde, nous descendions
l'échelle des rêves pour chercher
dans l'herbe du jardin
l'œuf bleu des promesses, et dans le ciel
un reste du vertige qui nous tirait
des cris, mais tout retombait vite
et l'horizon reprenait
son vrai visage : enclos, barrière, octroi.
Nous rentrions couver des yeux
dans l'ombre notre butin comme si
une aile ou un ange
allait soudain venir briser la coque.
Guy GOFFETTE, Revue ARPA n° 100/101 (époustouflant).
On peut poser sur sa table de chevet un verre d'eau plein (pour quand on a soif) et un autre vide (pour le cas où l'on n'aurait pas soif).
De même, sur le chemin des poètes de Durcet (Orne), on peut lire un poème si on en a l'envie, ou regarder de l'autre côté...
Dans la première hypothèse, on pourra lire sur la borne n° 16
Le clochard prenant un bain
De soleil
Fait bronzer ses puces
Gilbert AUBERT
Une tristesse noire
en ta voix
va laisser transparaître
l'espoir
dont un bouquet respire
le parfum.
Tu arroses les fleurs.
Tu entends le silence
et le forces à tenter
la voie des mots tout simples.
Tu ferais raconter leurs nuits, aux tournesols.
Bernard JACOBIAK, Revue Multiples n° 78.
Qui tient
le sceptre
du réel ?
Ni toi, ni moi,
ni le réel.
Tout va, tout vient
et tout repose
sous le regard
des lointains.
Jean-Damien ROUMIEU, revue Multiples n° 78.
Une bourrasque achève d'effriter
les fortifications du jourDans le couchant
une voile latine
reconstruit l'horizon
Marie-Ange SEBASTI, revue Autre Sud n° 43, Décembre 2008.
Non, chère âme, à la vie immortelle n'aspire pas, mais épuise le champ du possible.
Pindare, Pythique III.
- Chérie, i's'ont tout emmêlé l'ADSL ! On est sur Biloba !...
En bon oulipien, Jacques JOUET s'est livré à une riche étude sur le pantoum, poème d'origine malaise à forme fixe dans lequel certains vers se retrouvent de strophe en strophe.
Et pourquoi ce titre ?
Le papillon est, à l'évidence, l'animal fétiche de beaucoup de pantoums, surtout de la première moitié du XIXème siècle. Je vois ces papillons se poser sur les barreaux d'une échelle. Je ne sais pas si l'échelle que constitue éventuellement le poème monte ou descend. La lecture, le plus souvent descend. Alors, lecteur, toi qui descend l'échelle du pantoum, tu ne pourras manquer une observation toute simple : le barreau de l'échelle que tu as touché du pied, tu le retrouveras bientôt sous ta main. C'est le même barreau, puisque le vers est répété à l'identique, mais ce n'en est pas la même prise, la même perception, la même lecture. Il ne connaît pas la même proximité.
Jacques JOUET, Échelle et Papillons, Architecture du verbe, Les Belles Lettres, 1998.
Sur cet escabeau, un peintre en bâtiment s'est efforcé en vain de donner à ses taches la forme de papillons...