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Poésie - Page 87

  • Constantin KAÏTERIS : le RADEAU de la MÉMOIRE

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    ...

    Le monde, un bouchon,

    flotte dans leurs yeux

    où se projettent

    rameurs en silence, mutins, dauphins, clandestins,

    marins sous pavillon

    de banlieue de complaisance

    dans la hune de leurs pupilles

    que strient

    des pluies tracées à l'eau forte

    des vagues travaillées au pinceau.

    ...

     

    Constantin KAÏTERIS, Le Radeau de la Mémoire, in Décharge n° 147.

     

    Et en parlant de mémoire, cette note est la 600ème à flotter ainsi au gré du vent, intranquille bouchon de liège...

     

     

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  • Jean-Pascal DUBOST et la CORVÉE de FABLE

     

     

    Important dossier Jean-Pascal DUBOST au n° 147 de Décharge, avec notamment des inédits dont ce

     

    Jean de la Fontaine

     

    Heureux les têtes de linotte, les mémoires de lièvres, les cervelles d'oiseau, les benêts d'âne, les babouins de bocage et toute l'humaine taribaudée de la sorte n'ayant eu que Pif, Akim, Astérix ou Tintin pour toute éducation littéraire, et heureux les rétifs aux ysopets à réciter sans cœur et pataugeant dans le yaourt et la honte sur l'estrade et dans la haine de cette cochonnerie et qui, malgré les flagrantes inégalités scolaires et les pseudo prédestinations, prendront un pesant de grammaire et de plomb dans le crâne et acquerront par la force du vouloir et du livre de quoi se mettre en disponibilité de poésie tiens donc -

     

    Ce poème sortira-t-il d'un oubli certain l'ysopet ?

     

     

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  • Moez MAGED : OCTOBRE de TUNISIE

     

     

    Décharge n° 147 présente Moez MAGED, poète tunisien qui parle d'octobre.

    Comme dirait le chat des voisins qui aime à méditer sous mon noisetier : "ça tombe bien !".

     

    Sentant la mousse et le lichen,

    Telle une froide matinée d'ombres

    et un manteau de brume sombre

    Qui me frustre de ma chair.

     

    Voici le silence d'un silex

    Et l'écorce de mon pied nu sur la paille.

    Voici les veines de mon opulence

    Que je tends telle une offrande.

     

     

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  • REVERDY : JUSTE mais non ÉVIDENT

     

     

    Selon Pierre REVERDY, le poète a la faculté

    de discerner, dans les choses, des rapports justes mais non évidents qui, dans un rapprochement violent, seront susceptibles de produire, par un accord imprévu, une émotion que le spectacle des choses elles-mêmes serait incapable de nous donner.

     

     

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    C'est ce que rappellent, entres autres choses, les Cahiers de la Rue Ventura dont le n° 8 présente un dossier Pierre REVERDY.

     

     

     

     

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  • Henry BAUCHAU : DEUX SOLSTICES pour un EQUINOXE

     

     

    Sur le toit du monde

     

    Quand revient le solstice bleu
    La vie est dans la certitude
    Je suis semé, je suis germé
    Je suis donné à l'unanime

    C'est au solstice de la nuit
    C'est au temps de l'incertitude
    Que le grain meurt, que le poète
    Marche sur le toit bleu du monde

    Henry BAUCHAU, Poésie Complète, Actes Sud 2009.

     

     

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  • Étienne FAURE par-dessus les FLAQUES

     

    Penché, ce n'est pas un lac

    une réserve pour les yeux

    ni la plage, un rêve - non -

    mais une flaque du Onzième

    alimentée par le zinc.

     

    les ciels de zinc

     

    Étienne FAURE, Dix flaques, N4728 n° 18.

     

     

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  • Joël BASTARD à GUÉ

     

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    Ce matin, je l'ai traversée à gué. Mes pieds blancs dans l'eau comme ceux d'un enfant. Au-dessus, le reflet de mon âge filait avec la rivière.

    Joël BASTARD, En cette phrase toujours recommencée, N4728 n°18.

     

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  • Le MALHEUR chez Henri MICHAUX



    ...
    l'homme modeste ne dit pas je suis malheureux
    l'homme modeste ne dit pas
    nous souffrons
    les nôtres meurent
    le peuple est sans abri
    il dit nos arbres souffrent



    Henri MICHAUX, À distance, Mercure de france, 1997.



    René CHAR écrivait aussi que, chez lui, on ne questionne pas un homme ému.




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