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Poésie - Page 92

  • INVENTAIRE


    Les commerces de bouche ont baissé leur acier

    Voici la nuit sans vitrine

    Attelés sous la froidure

    tous les dos épousent la lune



    Les vents nocturnes agités de la dernière semaine conduisent Sur du Vent
    à baisser le rideau une petite semaine pour un nécessaire inventaire cérébral.
    Mais en vertu du dicton, la vente continue !
    Couv.Miroirs 2.jpg


    Deux hyènes sont affrontées

    de couleur feu

    mais sans la disgrâce qui s'attache à leur nuque

    Que leurs peaux soient livrées

    aux cornemuses qui consument l'insomnie


    Vermoulu le pont-levis s'est désagrégé

    En contrebas d'un blason de gueules

    le fossé restera fossé

    abandonné des effraies même


     

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  • HAÏKU d'ADRÉNALINE

     

    DSC04981.JPG

    La nouvelle compilation de haïkus d'Hélène LECLERC et André DUHAIME a pour thème le sport et s'intitule Adrénaline (Éd. Vents d'Ouest, 2009).

    Bien qu'elle manque un peu de souffle pour mon goût, extrayons tout de même ce texte d'Abigail FRIEDMAN :


    l'eau de la piscine

    s'écoule de mon oreille

    le bruit du monde

     

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  • Jean-Paul ROGUES : SERREMENTS d'AUTOMNE

     

    Ce jour est loqueteux, des nuages passent, ils sont courts. Je suis faible et fort dans ces premiers froids clairs et serrements d'automne. La brume tient les haies, je sens l'herbe humide, je rentre et je ferme la porte pour la première fois.

    Jean-Paul ROGUES, S'écarter du sujet, Le Dé Bleu, 1998.


    Peut-être y a-t-il un endroit de la blogosphère où cette sensation coïncide aujourd'hui avec la réalité du dehors ?

    Par ici, cela remonte déjà à un bon mois...

     

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  • Estelle MONTIGNY dans La PASSE

    DSC04981.JPGLe dernier numéro de La Passe présente des textes étonnants d'Estelle MONTIGNY, collectés semble-t-il par sa famille, pour qu'ils échappent à l'oubli.


    O-raison


    je préfère le puisque

    au parce que

    tout aussi impératif

    intempestif

    il pose, lui, la question

    et ne plaque pas la raison fixée

    sans évolution

    mais demande ensuite

    comme une brûlure

    réclamant une paix,

    un soin, une attention

    et non une guillotine

    éternelle des origines

     

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  • Herve Le TELLIER : un PAPOU dans la PEAU

     

    La Peau


    Yeux ouverts sur la nuit

    Les ombres domestiques du chevet et du lit

    La douce douce dune d'une épaule polie.


    Hervé Le TELLIER, Maraboulipien, Le Castor Astral, 2008.

     

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  • Hervé Le TELLIER : la VIE dans le RÉTRO


    Périphérique


    Un con qui téléphone sans tenir son volant

    Un autre en 205 qui fait n'importe quoi

    Une fille qui déboite, comme ça, sans clignotant

    Un taxi fatigué qui rentre à Levallois


    Deux blacks sapés la frime dans leur Opel Manta,

    Une dame en chapeau qui traîne en japonaise

    Un cadre la trentaine dans une Laguna

    Trois rappeurs en casquette, plaque 93


    Un maçon portugais dans son renault Express

    Une Mercedes noire, une vieille DS

    Des camions sur deux files, une bagnole de flics


    Toutes ses vies frôlées sur le périphérique

    Étranges étrangers aux étranges bonheurs

    Et toi tout endormi dans mon rétroviseur.


    Hervé Le TELLIER, Zindien, Le Castrol Astral, 2008.


    Un tour de périph' qui rappelle le Carrefour Mabillon, 30 ans plus tôt...

     

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  • Alain LANCE le MOIS de NOVEMBRE


    Chambre où vit la célèbre veuve


    Novembre livre ses ténèbres neuves

    La mère banlieue s'éclaircit la gorge

    Déjà fer grogne déjà pluie cogne

    Et se cache sous le piétonnement


    Sombre et froide encore la cuisine

    A gardé l'odeur de cardamome

    J'y retrouve donnant sur le vide

    Une parole passerelle rompue


    Dans l'apesanteur des grands oublis

    Les corps tournent et se repoussent


    Alain LANCE, Obsidiane & Le temps qu'il fait, 2000


     

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  • Daniel BOULANGER : PAIN BÉNI


    Retouche au cimetière


    les flaques du chemin ont l'éclat des médailles

    les immortelles de laiton

    frissonnent sur les tombes


    le vent connaît toujours le heurt léger

    des cintres orphelins dans l'armoire qu'on ouvre


    les morts sont à leur jeu sous l'échiquier

    sans l'air de nous attendre


    dans sa superbe une obélisque ignore

    deux ou trois dalles de travers


    Daniel BOULANGER, À quatre épingles, Grasset 2002.


     

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