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Poésie - Page 94

  • Estelle MONTIGNY dans La PASSE

    DSC04981.JPGLe dernier numéro de La Passe présente des textes étonnants d'Estelle MONTIGNY, collectés semble-t-il par sa famille, pour qu'ils échappent à l'oubli.


    O-raison


    je préfère le puisque

    au parce que

    tout aussi impératif

    intempestif

    il pose, lui, la question

    et ne plaque pas la raison fixée

    sans évolution

    mais demande ensuite

    comme une brûlure

    réclamant une paix,

    un soin, une attention

    et non une guillotine

    éternelle des origines

     

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  • Herve Le TELLIER : un PAPOU dans la PEAU

     

    La Peau


    Yeux ouverts sur la nuit

    Les ombres domestiques du chevet et du lit

    La douce douce dune d'une épaule polie.


    Hervé Le TELLIER, Maraboulipien, Le Castor Astral, 2008.

     

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  • Hervé Le TELLIER : la VIE dans le RÉTRO


    Périphérique


    Un con qui téléphone sans tenir son volant

    Un autre en 205 qui fait n'importe quoi

    Une fille qui déboite, comme ça, sans clignotant

    Un taxi fatigué qui rentre à Levallois


    Deux blacks sapés la frime dans leur Opel Manta,

    Une dame en chapeau qui traîne en japonaise

    Un cadre la trentaine dans une Laguna

    Trois rappeurs en casquette, plaque 93


    Un maçon portugais dans son renault Express

    Une Mercedes noire, une vieille DS

    Des camions sur deux files, une bagnole de flics


    Toutes ses vies frôlées sur le périphérique

    Étranges étrangers aux étranges bonheurs

    Et toi tout endormi dans mon rétroviseur.


    Hervé Le TELLIER, Zindien, Le Castrol Astral, 2008.


    Un tour de périph' qui rappelle le Carrefour Mabillon, 30 ans plus tôt...

     

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  • Alain LANCE le MOIS de NOVEMBRE


    Chambre où vit la célèbre veuve


    Novembre livre ses ténèbres neuves

    La mère banlieue s'éclaircit la gorge

    Déjà fer grogne déjà pluie cogne

    Et se cache sous le piétonnement


    Sombre et froide encore la cuisine

    A gardé l'odeur de cardamome

    J'y retrouve donnant sur le vide

    Une parole passerelle rompue


    Dans l'apesanteur des grands oublis

    Les corps tournent et se repoussent


    Alain LANCE, Obsidiane & Le temps qu'il fait, 2000


     

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  • Daniel BOULANGER : PAIN BÉNI


    Retouche au cimetière


    les flaques du chemin ont l'éclat des médailles

    les immortelles de laiton

    frissonnent sur les tombes


    le vent connaît toujours le heurt léger

    des cintres orphelins dans l'armoire qu'on ouvre


    les morts sont à leur jeu sous l'échiquier

    sans l'air de nous attendre


    dans sa superbe une obélisque ignore

    deux ou trois dalles de travers


    Daniel BOULANGER, À quatre épingles, Grasset 2002.


     

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  • Philippe SOUPAULT, APOLLINAIRE et la Tour EIFFEL

     

     

    apollinaire-dessin-eiffel.jpg

     

    Souffrance

    à Guillaume Apollinaire


    Si tu savais si tu savais
    Les murs se resserrent
    Ma tête devient énorme
    Où sont donc parties les lignes de mon papier

    Je voudrais allonger mes bras pour
    secouer la Tour-Eiffel et le Sacré-Cœur de Montmartre

    .
    .
    .

    Philippe SOUPAULT, Rose des Vents.


     


     


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  • Hervé Le TELLIER & FILS

    img-1.png

    Haïku-ku la Prâline


    Mon petit garçon

    Tu es mon petit garçon

    Mon petit garçon


    Hervé Le TELLIER nous rappelle que les bons sentiments ne font pas la bonne poésie.
    Ou alors, c'est affaire de degrés...

     

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  • Daniel BOULANGER est dans l'ESCALIER


    retouche à l'éden


    la loge a l'odeur de lapin

    et le très vieux calendrier des Postes

    veille encore sur les saints d'aujourd'hui


    son paysage pend au mur près d'une montre

    dans l'herbe au long de l'eau se courbent les iris

    en hommage à la barque où rêve un adonis


    le temps semble être ailleurs et le concierge aussi


    Daniel BOULANGER, Fenêtre mon navire, Grasset, 2008.


    D'ailleurs, pensons à préparer notre monnaie, le facteur ne saurait tarder...

     

     

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