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Poésie - Page 95

  • Alain LANCE un peu de TERRE

    Avec plus de 6 mois d'avance, un poème parfaitement d'actualité :


    Vingt-six avril


    À présent si lourd

    Ton corps muet

    Malmené

    Pour l'ultime habillage


    Mal entendu

    Sans ombre à présent

    Sans fièvre plus jamais


    Alain LANCE, Obsidiane & Le temps qu'il fait, 2000


    Mais pourquoi attendre davantage ?

     

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  • Georges JEAN COMME DEVANT


    Dans Parcours immobiles (le Dé Bleu, 1995), Georges JEAN évoque


    L'ÉCOLE d'AUTREFOIS


    .

    .

    .

    Le maître gardait le temps

    Dans sa grosse montre rousse.


    Nos talons sur le plancher

    Faisaient un bruit de forêts ;

    Nos plumes grattaient, grattaient

    La neige de nos cahiers.


    Et parfois une autre vie

    Déroulait ses sortilèges

    Quand on tombait dans le piège

    Tendu par les poésies.


    On sait plus tard qu'adulte, le temps et l'obscurité restent à nos talons, mais que, par chance, les sortilèges aussi demeurent.

     

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  • Jacques LĖBRE sous le PIED


    Réduit, désormais, à l'immensité du ciel



    Invétéré pêcheur à la ligne


    (mais tu n'y allais plus l'hiver,

    tu craignais le froid, celui qui gagne)


    la charnière entre ta vie et ta mort

    aura-t-elle grincé ?

    La morphine

    l'aura-t-elle un peu graissée ?


    Auras-tu senti quelque chose ?

    Le mordillement d'une truite ?


    .

    .

    .


    Cette simple secousse


    (elle t'aura ferré

    en dehors du courant)


    tu l'auras éprouvé tant de fois

    dans le silence des poissons

    l'auras-tu seulement reconnue ?


    L'hameçon acéré d'un dieu

    (mais nous n'y croyions pas)

    à la commissure de tes lèvres,

    auras-tu serré les dents ?


    .

    .

    .

    Jacques LĖBRE, Théodore Balmoral n° 59/60 (extraits)

     

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  • SADELER MARIN


    Le nom de Joël SADELER se rappelle à nous, puisque le 24 octobre à Ballon (Sarthe), le prix qui porte son nom sera décerné.

    L'occasion de le citer :


    Cancale


    Huîtres creuses

    Port à plat


    La mer dégonflée

    Comme un ballon crevé


    et la vie

    sur une patte

    la quille

    d'un bateauDSC04624.JPG

     

     

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  • Yves-Jacques BOUIN : ca BOUINE à BARBĖS



    Décharge n°143 présente des textes d'Yves-Jacques BOUIN, dans lesquels le poème, érigé en personnage mouvant, déambule en différents quartiers de Paris.

    Ainsi dans ces quelques lignes extraites du Poème d'en voiture à Barbès :


    ...

    A Barbès le marché c'est fini

    rogatons d'arguties que l'on foule

    du talon

    dans les plis des piétons

    si pressés

    d'aller là où Paris

    vend ses ors

    oripeaux chez Tati

    sur l'asphalte

    les tomates s'estomaquent

    et s'éclatent

    et s'en vont dans leur sang

    vent mauvais

    éventrant les plastiques

    portés pâles

    débâcles et caniveaux

    où s'écoule

    dans les eaux l'oeuvre peint

    de Barcello

    ...


     

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  • Gaston PUEL : ENTRE DEUX RATURES

     

     

    Ce qui restera entre deux ratures, tu le nommeras poème. Un peu de terre remuée, un infime terrier de mots ou bien toute la terre s’arrondissant sous la main comme une pomme.

    Gaston PUEL

     

     

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  • Gaston PUEL en St LAZARE

     

    Lazare

    J'habitais un corps lézardé. Il dut se fendre d'un coup : je reçus l'aube comme un baquet d'eau fraîche.
    Quand la nuit n'est qu'une lie et que le regard n'ausculte que l'abîme, quel bonheur (je suis sûr de ce mot) de se hisser hors de la margelle ! Les mains meurtries touchent l'huile du jour ; le visage s'élance, plus léger que les jambes.
    Est-ce l'innocence du matin ? La grâce d'un fruit cueilli ? Je ne sais, je ne saurai jamais. Mon cœur bat dans un homme étonné de se savoir en vie. Cela ressemble à un secret.


    Le Cinquième Château, Éd. La Fenêtre ardente


     

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  • ÉCRAN de FUMÉE

     

    À l'image écran qui donne tout à voir et dont la visée est comme un excédent du visible, ...à l'image écran qui nous fait tout voir comme nous ne l'avions jamais vu, ...l'image poétique s'opposerait en ce qu'elle a trait au «peu visible».


    Martin RUEFF (Po&sie n°126)


    De même que les mythes ont fait des aveugles des clairvoyants ou des prophètes, acceptons donc, amateurs de poésie, d'être des «peu voyants».

     

     

     

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