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Poésie - Page 99

  • Un PETIT AIR de VACANCES


    retouche à l'été


    la mer dort sur le ventre

    un cap serre le poing

    et tient le ciel en éventail


    Daniel BOULANGER (Fenêtre Mon Navire, Grasset 2008)



     

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  • POÉSIE, ES-TU LÀ ?

     

    Le n°44 de Poésie/Première aborde la problématique "poésie et spiritualité".


    En guise d'édito, Emmanuel HIRIART pose que "nous appellerons donc spiritualité toute expérience intérieure ressentie par celui qui la vit comme fondant ou refondant son existence, et partant sa relation avec le monde."


    On s'aperçoit alors qu'en remplaçant le mot "spiritualité" par "poésie", la phrase fonctionne aussi, ce qui plonge la problématique dans le flou.


    Mais le flou est un bon serviteur pour l'un comme pour l'autre, et tout est bien.


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  • PORTRAIT du POÈTE en ANGUILLE

     

    Patricia MARTINEAU achève ainsi son recueil Les mots qui chalinent (Le Dé Bleu, 1999) :

     

    Les pêcheurs ont sorti leurs nasses

    Dans l'eau cont cachées mes frayeurs


    Et un nénuphar se referme dans votre paume.


    C'est peut-être le destin des auteurs comme des lecteurs de poésie : les uns tentent de ramener à la surface ce que les autres conservent malgré tout dans les profondeurs.

    En reste une fleur, qui ne s'offre qu'à demi...


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  • PLUS de SAISON

    VALSE DES DERNIERS FRIMAS


    Cueille cueille au-delà de l'île de tes cils

    filant de l'aile de fragiles jonquilles

    l'alouette tirelire tirelire l'alouette

    qui frissonne dans ton cœur.

    Aux fenêtres de l'éveil

    que meurent les nuages hagards

    les maigres minces brindilles

    l'épaisseur de l'ombre

    et la crainte du trop bas.

    Lumière nous appelle

    et nos peaux, d'anis et de miel

    tendres, de sève essaiment

    sous une pluie de lilas.


    Patricia MARTINEAU, in Les mots qui chalinent, Le Dé Bleu, 1999.


    La chronologie de tous ces éléments naturels est parfois un peu chamboulée comme cette année, les dernier frimas suivant jonquilles et lilas avec deux bons mois de retard...

    C'est qu'avant le réchauffement climatique, on avait pris soin d'inventer les spoutniks !


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  • ALLITÉRATION de SAISON (2/2)


    Un vieux haïku mien (il ne m'en vient plus...) :


    Feu clignotant

    au passage à niveau

    Quelques coquelicots


    Bon voyage.

     

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  • JUIN


    Voici juin, avec son armée d'hirondelles.

    Un poème d'André LAUDE, pour l'inaugurer :


    Juin n'est pas un maréchal

    ça n'est qu'un modeste soldat

    une deux trois !

    qui ouvre toujours le bal

    du club des vieilles filles de Bougival

    Juin n'est pas un maréchal.


    Almanach, La différence, 2008.

     

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  • Pas MANCHOT, le POÈTE

     

    Un manchot du Groenland

    allait répétant

    "je ne suis pas si manchot que ça

    je deviendrai un jour président

    en France, en Italie, en Irlande

    j'aurai képi et belles bottes

    des cheveaux et des carrosses

    et j'épouserai en secondes noces

    la plus belle des manchotes"


    André LAUDE, Animalphabet, La Différence, 2008.



    L'intuition du poète...

    Les bras m'en tombent.


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  • QUAND J'ÉCRIS


    Quand j'écris


    Remonter la colonne des mots

    Groupes d'antennes et de queues courtes

    Sous les mots rien

    Que ce papier extra song

    Posé sur la table

    Parquet

    Ciment


    Plus bas ce n'est qu'une cave sournoise

    Sous laquelle tuyaux canalisations criblent

    Tout un sous-sol qui lentement écrase

    Des bouches dissoutes dans le noir du temps


    Alain LANCE, Temps criblé, Obsidiane & Le temps qu'il fait, 2000.


     

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