Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Poésie - Page 100

  • DRÔLES de MOUTONS


    LES MOUTONS


    Je roule. Je traverse la liberté des choses

    Soudain la route se lève mouvante et jaune


    La marée des sonnailles m'engloutit

    Je coule, n'offrant aucune résistance


    Trois bergers, trois mulets sur les flots

    me font signe de passer


    J'accélère et m'enfonce dans la ville mitée

    Désormais c'est là que je nourris ma famille


    Jean PERRET, Au hasard de l'homme, Le Dé Bleu, 2003.


    Ce poème porte comme sous-titre 1964, année de ma naissance, peu après que mes parents ont quitté, eux-aussi, la liberté des choses...


     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • TOMBEAU de Jean PERRET


    Revenons sur novembre que, d'un point de vue climatique, nous quittons tout juste:


    Moi la Toussaint

    les chrysanthèmes à la peau de putain

    le ménage sur la tombe, je n'y comprends rien

    tu n'y croyais pas

    ça pue, si tu savais comme ça pue

    leur cérémonial, les bonnes manières

    et le repos des âmes


    Jean PERRET, extrait de Bergeronnette insaisissable, Le Dé Bleu, 2003.


    Toujours satisfaisant de rencontrer un auteur avec qui partager nos exécrations. 


     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • NUIT NOIRE


    La nuit prochaine sera sans lune.

    Un poème de circonstance, donc :


    Noir


    Parfois des choses

    À l'étale de la nuit

    Sont reprises par l'avide attraction


    La chute est limitée

    Le plancher résiste


    Mais du puits de l'enfance

    Tu remontes un seau de peur


    Alain LANCE, Obsidiane & Le temps qu'il fait, 2000


     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • SORTIR de l'ORNIÈRE


    Un poème adapté au long week-end de l'Ascension, propice à la randonnée :



    Couverte de rouille
    Bénie par tous les crépuscules
    Une croix tient parole
    À la rencontre des ornières

    Ceux qui montent
    Ceux qui ont vécu
    Inscrits dans la pierre et le vent



    Régis ROUX, Questions posées au paysage, Le Dé Bleu, 1998.

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • FRANCK VENAILLE : AÏE !


    Dans le numéro 938/939 de la revue Europe, Franck VENAILLE déclare : 

    Être poète, ce n'est pas seulement écrire - vers ou proses - des poèmes. C'est donner à notre douleur la force et les moyens de se dépasser, de devenir ainsi la douleur de tous, y compris de la poésie elle-même.

    En remplaçant "douleur" par "souvenir", on s'approchera très nettement des propos qu'Abbas KIAROSTAMI tient ici.

    Plus modestement, Sur du Vent y souscrit aussi.

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • HÉRISSON PARTOUT !


    Puisque l'idée d'un plagiat nous répugne, il reste à s'étonner des parentés de vues qu'ont parfois les poètes.

    Que fait donc par exemple ce facétieux hérisson dans ces deux textes, associé à la faible lueur, soit d'une ampoule, soit des étoiles ?



    Jour de colère


    Charcuterie d'orage

    Aux tours des fausses villes


    Le vent panique braque

    Branches contre mes verres


    Ça pourrait se traduire

    Par du bon vin noyé


    Affolées de sirènes

    Les rues coulent au fleuve


    Lampe nue dans la pièce vide

    Petit hérisson d'inquiétude


    Alain LANCE, Obsidiane & Le temps qu'il fait, 2000


    &


    Retouche à l'au-delà


    à la traverse du chemin de nuit

    s'attarde un hérisson d'étoiles


    Daniel BOULANGER, Fenêtre mon navire, Grasset, 2008

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • La STATUE de l'ÉCRIVEUR


    Régis ROUX, dans Questions posées au paysage (Le Dé Bleu, 1998), s'adresse à une machine à écrire, à laquelle il s'affronte:


    La statue qui s'assied devant toi

    Tu lui brises les reins

    Satures la patience

    De fumée

    De notes piquées


    Page pâle

    Couverte de nos rêves




     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • AUBES

    Les intuitions des poètes concordent parfois.


    Ainsi, de Marcel PELTIER,  le court

    aube

    les choses se nomment

    renvoit au dernier distique d'un poème de Georges JEAN

    Et le jour ouvre nos lèvres

    Et les mots entrent dans les choses.


    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent