Un vieux haïku mien (il ne m'en vient plus...) :
Feu clignotant
au passage à niveau
Quelques coquelicots
Bon voyage.
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Un vieux haïku mien (il ne m'en vient plus...) :
Feu clignotant
au passage à niveau
Quelques coquelicots
Bon voyage.
Voici juin, avec son armée d'hirondelles.
Un poème d'André LAUDE, pour l'inaugurer :
Juin n'est pas un maréchal
ça n'est qu'un modeste soldat
une deux trois !
qui ouvre toujours le bal
du club des vieilles filles de Bougival
Juin n'est pas un maréchal.
Almanach, La différence, 2008.
Un manchot du Groenland
allait répétant
"je ne suis pas si manchot que ça
je deviendrai un jour président
en France, en Italie, en Irlande
j'aurai képi et belles bottes
des cheveaux et des carrosses
et j'épouserai en secondes noces
la plus belle des manchotes"
André LAUDE, Animalphabet, La Différence, 2008.
L'intuition du poète...
Les bras m'en tombent.
Quand j'écris
Remonter la colonne des mots
Groupes d'antennes et de queues courtes
Sous les mots rien
Que ce papier extra song
Posé sur la table
Parquet
Ciment
Plus bas ce n'est qu'une cave sournoise
Sous laquelle tuyaux canalisations criblent
Tout un sous-sol qui lentement écrase
Des bouches dissoutes dans le noir du temps
Alain LANCE, Temps criblé, Obsidiane & Le temps qu'il fait, 2000.
LES MOUTONS
Je roule. Je traverse la liberté des choses
Soudain la route se lève mouvante et jaune
La marée des sonnailles m'engloutit
Je coule, n'offrant aucune résistance
Trois bergers, trois mulets sur les flots
me font signe de passer
J'accélère et m'enfonce dans la ville mitée
Désormais c'est là que je nourris ma famille
Jean PERRET, Au hasard de l'homme, Le Dé Bleu, 2003.
Ce poème porte comme sous-titre 1964, année de ma naissance, peu après que mes parents ont quitté, eux-aussi, la liberté des choses...
Revenons sur novembre que, d'un point de vue climatique, nous quittons tout juste:
Moi la Toussaint
les chrysanthèmes à la peau de putain
le ménage sur la tombe, je n'y comprends rien
tu n'y croyais pas
ça pue, si tu savais comme ça pue
leur cérémonial, les bonnes manières
et le repos des âmes
Jean PERRET, extrait de Bergeronnette insaisissable, Le Dé Bleu, 2003.
Toujours satisfaisant de rencontrer un auteur avec qui partager nos exécrations.
La nuit prochaine sera sans lune.
Un poème de circonstance, donc :
Noir
Parfois des choses
À l'étale de la nuit
Sont reprises par l'avide attraction
La chute est limitée
Le plancher résiste
Mais du puits de l'enfance
Tu remontes un seau de peur
Alain LANCE, Obsidiane & Le temps qu'il fait, 2000
Un poème adapté au long week-end de l'Ascension, propice à la randonnée :
Couverte de rouille
Bénie par tous les crépuscules
Une croix tient parole
À la rencontre des ornières
Ceux qui montent
Ceux qui ont vécu
Inscrits dans la pierre et le vent
Régis ROUX, Questions posées au paysage, Le Dé Bleu, 1998.