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Poésie - Page 101

  • PLUS de SAISON

    VALSE DES DERNIERS FRIMAS


    Cueille cueille au-delà de l'île de tes cils

    filant de l'aile de fragiles jonquilles

    l'alouette tirelire tirelire l'alouette

    qui frissonne dans ton cœur.

    Aux fenêtres de l'éveil

    que meurent les nuages hagards

    les maigres minces brindilles

    l'épaisseur de l'ombre

    et la crainte du trop bas.

    Lumière nous appelle

    et nos peaux, d'anis et de miel

    tendres, de sève essaiment

    sous une pluie de lilas.


    Patricia MARTINEAU, in Les mots qui chalinent, Le Dé Bleu, 1999.


    La chronologie de tous ces éléments naturels est parfois un peu chamboulée comme cette année, les dernier frimas suivant jonquilles et lilas avec deux bons mois de retard...

    C'est qu'avant le réchauffement climatique, on avait pris soin d'inventer les spoutniks !


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  • ALLITÉRATION de SAISON (2/2)


    Un vieux haïku mien (il ne m'en vient plus...) :


    Feu clignotant

    au passage à niveau

    Quelques coquelicots


    Bon voyage.

     

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  • JUIN


    Voici juin, avec son armée d'hirondelles.

    Un poème d'André LAUDE, pour l'inaugurer :


    Juin n'est pas un maréchal

    ça n'est qu'un modeste soldat

    une deux trois !

    qui ouvre toujours le bal

    du club des vieilles filles de Bougival

    Juin n'est pas un maréchal.


    Almanach, La différence, 2008.

     

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  • Pas MANCHOT, le POÈTE

     

    Un manchot du Groenland

    allait répétant

    "je ne suis pas si manchot que ça

    je deviendrai un jour président

    en France, en Italie, en Irlande

    j'aurai képi et belles bottes

    des cheveaux et des carrosses

    et j'épouserai en secondes noces

    la plus belle des manchotes"


    André LAUDE, Animalphabet, La Différence, 2008.



    L'intuition du poète...

    Les bras m'en tombent.


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  • QUAND J'ÉCRIS


    Quand j'écris


    Remonter la colonne des mots

    Groupes d'antennes et de queues courtes

    Sous les mots rien

    Que ce papier extra song

    Posé sur la table

    Parquet

    Ciment


    Plus bas ce n'est qu'une cave sournoise

    Sous laquelle tuyaux canalisations criblent

    Tout un sous-sol qui lentement écrase

    Des bouches dissoutes dans le noir du temps


    Alain LANCE, Temps criblé, Obsidiane & Le temps qu'il fait, 2000.


     

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  • DRÔLES de MOUTONS


    LES MOUTONS


    Je roule. Je traverse la liberté des choses

    Soudain la route se lève mouvante et jaune


    La marée des sonnailles m'engloutit

    Je coule, n'offrant aucune résistance


    Trois bergers, trois mulets sur les flots

    me font signe de passer


    J'accélère et m'enfonce dans la ville mitée

    Désormais c'est là que je nourris ma famille


    Jean PERRET, Au hasard de l'homme, Le Dé Bleu, 2003.


    Ce poème porte comme sous-titre 1964, année de ma naissance, peu après que mes parents ont quitté, eux-aussi, la liberté des choses...


     

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  • TOMBEAU de Jean PERRET


    Revenons sur novembre que, d'un point de vue climatique, nous quittons tout juste:


    Moi la Toussaint

    les chrysanthèmes à la peau de putain

    le ménage sur la tombe, je n'y comprends rien

    tu n'y croyais pas

    ça pue, si tu savais comme ça pue

    leur cérémonial, les bonnes manières

    et le repos des âmes


    Jean PERRET, extrait de Bergeronnette insaisissable, Le Dé Bleu, 2003.


    Toujours satisfaisant de rencontrer un auteur avec qui partager nos exécrations. 


     

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  • NUIT NOIRE


    La nuit prochaine sera sans lune.

    Un poème de circonstance, donc :


    Noir


    Parfois des choses

    À l'étale de la nuit

    Sont reprises par l'avide attraction


    La chute est limitée

    Le plancher résiste


    Mais du puits de l'enfance

    Tu remontes un seau de peur


    Alain LANCE, Obsidiane & Le temps qu'il fait, 2000


     

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