Luire et s'élancer - prompt
couteau, lente étoile.
René CHAR, La nuit talismanique, Albert Skira, 1972.
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Luire et s'élancer - prompt
couteau, lente étoile.
René CHAR, La nuit talismanique, Albert Skira, 1972.
Parmi les innombrables hétéronymes dont s'est paré Ivar Ch'vavar, notons celui de Serge VOUILLÉ, qui nous renseigne sur l'irrépressible goût des poètes pour le contrepet et le calembour de potache, indispensable à la désacralisation de leur fonction.
Rappelons que, strictement, la canicule n'est pas encore commencée.
Mais il arrive, comme cette année, que la petite chienne soit pressée de pointer le museau...
Retouche à la canicule
le jour tremble sur place et compte
du silence
une à une les flèches dans la chair d'été
Daniel BOULANGER (À quatre épingles, Grasset, 2002)
Dans Poésie-Première n° 44, Josyane de JESUS-BERGEY dit de Serge WELLENS qu'
il reste reste toujours à l'écoute du jeune poète. Il est celui qui conseille sans jamais imposer. Celui qui aide, celui qui écoute [...] il fut [...] celui qui permit peut-être d'écrire un peu mieux et certainement d'entrer dans cette fraternité d'écriture dans laquelle vit le poète et qui sont nos droits d'auteurs ainsi qu'il le déclare avec juste raison.
D'un séjour en Algérie, Serge WELLENS a rapporté cette puissante évocation:
UN SOIR EN BARBARIE
Le vent courant jouait de l'orgue
Dans les figuiers de Barbarie
La mer trinquait à notre table
Puis s'en allait à reculons
En nous faisant de révérences
La lune venait boire à ta bouche
Comme à la fraîcheur d'un puits
Notre amitié portait le nom
Intraduisible des fontaines.
Alors que nous nous persuadons de ce côté du globe que l'été bat son plein, derrière l'Oural on ne voit déjà que déclin du jour.
Mais parfois, par nos longitudes, un René CHAR comprend le monde d'une manière orientale :
La nuit ne succède qu'à elle. Le beffroi solaire n'est qu'une tolérance intéressée de la nuit.
La nuit talismanique, Albert Skira, 1972.
Henri MALDINEY a dit de la poésie qu'
elle s'enracine à l'origine du dire, à sa lucidité de puissance première.
puis, qu'
elle réduit la part de langue instituée au profit de la parole, risquée.
L'art, l'éclair de l'être, Comp'Act, 1993.
DOPAGE
des mots d'amour
des mots de l'amour
des mots pour l'amour
des mots
Jean-François FRANCHET (Jeune fille au sourcil de coriandre, Donner à Voir, 2003).
L'amour contamine les mots, puis un jour, les mots suffisent.