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Poésie - Page 98

  • René DAUMAL et l'INCUBATION (rediffusion de l'été)



    Selon René DAUMAL,

    un poème qui ne serait pas lu ne vaut pas plus qu'un oeuf pourri.



    Pas d'éclosion possible, sans la couvaison par le lecteur.


     

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  • L'ART de ne RIMER PLUS (rediffusion de l'été)


    De grâce, enseigne-moi l'art de trouver la rime;

    Ou, puisque enfin tes soins y seraient superflus,

    Molière, enseigne-moi l'art de ne rimer plus,


    BOILEAU a bien raison de prier qu'on lui accorde l'art de la rime ou, mieux encore, celui de renoncer à la rime.

    Il est vrai que la rime ajoute un mortel ennui aux vers médiocres; le poète alors est un mauvais mécanicien qui fait entendre le bruit choquant de ses poulies et de ses cordes.

    C'est VOLTAIRE qui vient d'acquiescer à ce propos.


    Voici un siècle que la poésie a fait exploser rimes et métrique. Mais en réalité, cette liberté conquise plonge les poètes - et aussi leurs lecteurs - dans le puits sans fond de tous les possibles. Le cadre de la poésie n'est plus dans sa forme, mais dans l'exigence de sincérité qui pèse sur le poète. Tandis que le règne de la rime se fondait sur une culture commune, admise par tous.

    En s'en privant, le poète doit tenter de toucher son lecteur par le seul contenu de son texte, sans faire jouer une connivence avec lui, qui ne reposerait que sur un système de conventions.


    Et VOLTAIRE de conclure:

    Je ne puis souffrir qu'on sacrifie à la richesse de la rime toutes les autres beautés de la poésie.

     

     

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  • Anas ALAILI sur les RESTES de la GUERRE du FEU

     

    Des spectres de dinosaures

    chutent

    d'une pâle lampe électrique

    suspendue au plafond

    (et ceci n'est pas une métaphore

    c'est la lumière

    qui provient du pétrole

    lequel provient

    des fossiles d'espèces disparues).


    Anas ALAILI, extrait de Mensonge poétique, N4728 n°16, trad. de l'arabe par Mohammed El Amraoui.

     

     

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  • Tomas TRANSTRÖMER : TRANSFORMER l'HOMME


    Tomas TRANSTRÖMER déclarait au micro d'André VELTER qu'

    amener le lecteur à vivre plus intensément est la mission du poète.

     

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  • Daniel BOULANGER, POÈTE 3 ÉTOILES


    Célébrons nous aussi le firmament, puisque la Nuit des Étoiles nous y invite, ainsi que la rêverie propre au creux de l'été, et peut-être aussi la délicatesse des nuages:


    retouche aux étoiles


    braille de l'âme


    leur silence est subtil et rappelle

    le mûrissement d'un verger


    soudaine et dans le bas

    l'effraie


    Daniel BOULANGER, À quatre épingles, Grasset, 2002.

     

     

     

     

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  • André VELTER ENTOMOLOGISTE


    Le 16 décembre 2007 (c'en est donc aujourd'hui l'assez notable non-anniversaire), André VELTER sonnait les 20 ans de son émission de radio Poésie sur Parole.


    Entre autres bonnes trouvailles, il y distinguait huit catégories où classer tous ceux qui se prétendent poètes :


    les chantres de peu,

    les linguistes aphones,

    les biscottes sans beurre,

    les révoltés de bar-tabac,

    les lyriques de sacristie,

    les précieux ridicules,

    les apprentis pas sorciers pour un sou,

    les prêcheurs de désert


    Par savoir-vivre, il précisait promptement que cette dernière caste saurait bien l'accueillir...

     

     

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  • Jean-Pascal DUBOST, à la LAMPE FRONTALE


    Allez dans la langue, l'obscurité en vaut la chandelle


    Jean-Pascal DUBOST, extrait d'un chantier en cours, publié par N4728.


     

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  • Homero ARIDJIS : En LAISSER pour les AUTRES


    LE POÈME


    Le poème tournoie sur la tête de l'homme

    en cercles proches ou lointains


    L'homme en le découvrant voudrait s'en emparer

    mais le poème disparaît


    Avec ce qu'il a pu retenir

    l'homme fait le poème


    Et ce qui lui échappe

    appartient aux hommes à venir.


    Homero ARIDJIS, Brûler les vaisseaux, 1975 (trad.Claude Couffon et René Gouédic)




     

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