Paul ĖLUARD avait le goût des anthologies. [...] Quand il propose en 1947 sa lecture d'un siècle de poésie, de Chateaubriand à Reverdy, il donne à ce survol un titre aux accents de manifeste : « Le meilleur choix de poèmes est celui que l'on fait pour soi ». Et dans son préambule, il précise on ne peut plus clairement sa pensée : « Les professeurs de poésie étant conçus mais à naître, je me méfie des anthologies objectives. On nous apprend ici à mourir plutôt qu'à vivre, à se cacher plutôt qu'à se révéler. »
André VELTER, Préface à Paul ĖLUARD, J'ai un visage pour être aimé, NRF Poésie/Gallimard, 2009.