Paul ĖLUARD avait le goût des anthologies. [...] Quand il propose en 1947 sa lecture d'un siècle de poésie, de Chateaubriand à Reverdy, il donne à ce survol un titre aux accents de manifeste : « Le meilleur choix de poèmes est celui que l'on fait pour soi ». Et dans son préambule, il précise on ne peut plus clairement sa pensée : « Les professeurs de poésie étant conçus mais à naître, je me méfie des anthologies objectives. On nous apprend ici à mourir plutôt qu'à vivre, à se cacher plutôt qu'à se révéler. »
André VELTER, Préface à Paul ĖLUARD, J'ai un visage pour être aimé, NRF Poésie/Gallimard, 2009.
Commentaires
Le gars Paul avait raison de se méfier des "anthologies objectives" qui sont une totale vue de l'esprit !...
L'étymologie nous apprend que le mot vient du grec et signifie, grosso modo, "cueillir des fleurs".
Faisons une petite expérience : mettons dix personnes dans un parc à qui nous demanderons de faire un bouquet plus ou moins représentatif de l'ensemble; nous aurons, à coup sûr, dix "bouquets" différents, qui révèleront beaucoup plus les "cueilleurs" que le parc !...
Y aurait peut-être même un gars pour ne voir que l'absente de tout bouquet...