Je sais qu'en japonais "plagiat" se dit "deuxième infusion" (niban senji), que "ce geste m'a échappé" se dit "les alentours de ma main sont devenus fous" (te moto ga kurutta), qu'on décrit un importun comme "une bosse au-dessus de l'oeil", que ces images sont étrangement parlantes.
Ito NAGA, Je sais, Cheyne, 2006.
plagiat
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La MAIN d'ITO NAGA
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HÉRISSON PARTOUT !
Puisque l'idée d'un plagiat nous répugne, il reste à s'étonner des parentés de vues qu'ont parfois les poètes.
Que fait donc par exemple ce facétieux hérisson dans ces deux textes, associé à la faible lueur, soit d'une ampoule, soit des étoiles ?
Jour de colère
Charcuterie d'orage
Aux tours des fausses villes
Le vent panique braque
Branches contre mes verres
Ça pourrait se traduire
Par du bon vin noyé
Affolées de sirènes
Les rues coulent au fleuve
Lampe nue dans la pièce vide
Petit hérisson d'inquiétude
Alain LANCE, Obsidiane & Le temps qu'il fait, 2000
&
Retouche à l'au-delà
à la traverse du chemin de nuit
s'attarde un hérisson d'étoiles
Daniel BOULANGER, Fenêtre mon navire, Grasset, 2008