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Jean-Paul CHAVENT signe une riche 4ème de couverture au recueil Le Bel Endroit, de Pierre PEUCHMARD, qui vient de disparaître (Éd. Le Dé Bleu):
Le Bel Endroit, ce n'est pas un enclos. C'est le lieu véritable de la poésie. C'est le monde, si vous voulez. Mais vous ne voulez pas. Alors, de temps en temps, quelqu'un va au charbon, chercher ces choses lumineuses que vous avez laissé enfouir, anges scellés dont l'existence entrevue élargit l'espace, ramène à la vie le bel endroit.
Le vôtre, le mien, le sien.
Camille LOIVIER dit ici - entre autres (belles) choses - que la poésie consiste à user de sa langue maternelle comme d'une langue étrangère.
Complainte mercenaire
On drise du garrou
Du Krabok au Gouento
Du Pouldin au Samanque
On guelle ses varnacheries
De flèque en chouze
À s'en vrager les frattes
Cinquante-huit zaonires à gretter l'époubranche
À crabiner sous le faiche et la noraDans la crachaigne des boguls zafarans
Et personne ne nous comprend !
(Alain LANCE in Temps criblé, Éd. Obsisiane & Le temps qu'il fait)
Une évocation pertinente de ce qu'est la poésie, dans cet extrait d'Ici, de Jean-Pierre SIMÉON (Éd. Cheyne):
mais je continuerai à croire
à tout ce que j'ai aimé
à chérir l'impossible
buvant à la coupe du poème
une lumière sans preuves
L'image, l'intuition, désaltèrent mieux que la réalité.
Le numéro 13 de la revue Fusées dresse un inventaire de la Jargon Society, duquel j'extrais deux poèmes bien concentrés de Lorine NIEDECKER.
Entends
sur sa tombre de neige
le Vous
oh vous
des tourterelles grises
-
Blanc
parmi les feuilles vertes -
est-ce
poisson mort
ou nymphéa?
Trad. Abigail LANG
"Ville où je reviendrai plus tard, mais pourquoi y parlait-on si souvent de sa rivale régionale? Le Havre demeura longtemps une énigme pour moi, son nom prononcé avec l'accent normand dessinait dans mon esprit des amas de gravats, de hauts murs froids devenus verdâtres en leur base, peut-être à force de prendre l'eau par les caves. Rien de la brise océane, mais un vent avare dans l'ombre sinistrée."
(in Ouvert pour inventaire, Ed.Belfond)
On appréciera le travail sur les sonorités et même, cachés dans les coins, quelques alexandrins, que le havrais Queneau aurait goûtés.
Que si!
Nos doigts impriment aux calames
les mêmes vibrations
que gravent
nos corps sur le tympan du monde
Chantal DUPUY-DUNIER (Initiales, Éd. Voix d'encre, 1999)
Ce que tu écris, il te faut l'avoir vécu.
Ce que tu vis, il te faudra apprendre à l'écrire.