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inspiration

  • Michel LEIRIS et l'INSPIRATION

    profil,nez,inspiration,

    Contrairement à ce que j'ai toujours pensé, je m'aperçois qu'attendre d'être inspiré pour écrire, cela veut dire qu'on est un pur esthète. Dans ce cas en effet, l'inspiration n'est qu'un moyen, et c'est l'écriture qui est la fin. Ce qu'il faut au contraire, c'est écrire pour être inspiré. Si l'acte d'écrire n'inspire pas, s'il ne met pas dans cet état particulier qu'on évoque sommairement à l'aide du mot inspiration, qu'est-ce donc que l'acte d'écrire, sinon ce que j'ai toujours traité dédaigneusement du nom de littéraire ? Une pure besogne de confection plus ou moins bien réussie, selon qu'on aura été bien inspiré ou non.

     

    Michel LEIRIS, Journal, Gallimard.

     

     

     

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  • Daniel BOULANGER ÉTEINT le PAPIER BLANC


    En écho à cette précédente note...


    retouche à l'inspiration

    sur la table où le papier blanc s'éteint

    ma main rafle la lumière comme une mouche


    Daniel BOULANGER, L'Esplanade, Grasset 2010.


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  • DE ROUX en TERRAIN GLISSANT

     

    "C’est la poésie qui vous tient par la main, le temps d’un poème. Le poète n’existe pas. Car il n’a aucun pouvoir sur la poésie. (Un sabotier mérite d’être appelé sabotier en ce qu’il a le pouvoir de faire des sabots quand il décide de se mettre à son établi.)"

    (Paul de Roux, Au jour le jour, 3, Carnets 1985-1989, Ed. Le temps qu’il fait)

     

    On peut aussi, au contraire, voir le poète comme un artisan consciencieux.

    Et dès lors, la grâce, l'inspiration s'évanouissent. Ne reste que le labeur.

    Et ce n'est plus la poésie qui prend le poète sur son aile, mais l'homme qui se fait, en même temps que son oeuvre.

     

     

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  • PORTRAIT du POÈTE au LORGNON

     

    Tiré de "La joie des sept couleurs", avec la typographie voulue par Pierre ALBERT-BIROT:

     

    MES FRÈRES ANTÉRIEURS COMBIEN VOUS DEVEZ NOUS ENVIER

    VOUS QUI N'EÛTES QUE DES AILES ET UNE LYRE

        NOUS LES POÈTES PERFECTIONNÉS

        MAIS CE LORGNON ME FAIT MAL AU NEZ

     

    Ce lorgnon, comme attribut de la modernité, peut faire sourire aujourd'hui.

    Toujours est-il que, si l'inspiration des Anciens est ici un peu moquée, elle figure un âge d'or, devenu impossible dans l'ombre des tranchées, et à jamais. 

     

     

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  • La FAUTE à HOMERE



    On a déjà évoqué ici la vieille croyance dans le rôle essentiel d'une inspiration quasi-magique dans l'activité poétique.

    L'hélléniste Jean-Pierre VERNANT la date d'HOMERE, qui aurait pour la postérité triomphé des vues d'EPICHARME, qui préférait croire dans les vertus de l'étude, l'exercice donnant plus qu'un bon naturel. 

     

     

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  • C'EST du BOULOT

     

     

    "Le lézard, le serpent, le cristal, le galet, le filet d’eau qui coule de la roche sont de si éclatantes réussites que rien ne les pourrait améliorer. Ainsi doit être le poème (quand on considère qu’il est sorti de la période de travail, et que l’on a décidé de le montrer et possiblement de le publier)".

    André-Pieyre de Mandiargues, par ce raccourci, offre l'avantage d'étouffer toute idée d'inspiration en poésie.

    C'est le travail, et la volonté d'un artiste, qui mettent au jour le poème, pour lui donner sa perfection d'eau de roche.

    ... ou de serpent.

     

     

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  • VALERY ne VALAIT RIEN?




    Paul VALERY a posé que:

    "L’idée d’Inspiration contient celle-ci : ce qui ne coûte rien est ce qui a le plus de valeur. Ce qui a le plus de valeur ne doit rien coûter.
    Et celle-ci : se glorifier le plus de ce dont on est le moins responsable."

    80 ans après, il semble que cette vision de l'inspiration ait... expiré.
    On notera d'ailleurs que le i initial s'est fait plus petit.

    Si l'on considère que le créateur n'oeuvre pas seulement à son clavier ou le pinceau, le burin, en main, mais en toute circonstance de sa vie, alors sa production devient le fruit de son travail ininterrompu, et même de son être, et non plus d'une inspiration venue de l'extérieur et qui s'invite, comme un papillon de nuit, où elle voit de la lumière...

    Paul VALERY joue la modestie, et son propos contient celui-ci: je ne suis pas responsable de mon oeuvre, c'est le papillon...
    C'est tout de même difficile à croire.

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  • L'INSPIRATION selon Daniel BOULANGER

    après des jours devant la porte
    avec ce peu d'espoir des pauvres

    les grandes images à l'intérieur
    tournent sous les lustres

    (2ème retouche à l'inspiration, in Taciturnes, Gallimard, 1995),

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