Pendant que les observateurs des choses du football s'adonnent à leur goût du psychodrame, en feignant de se demander si les Bleus parviendront à battre les Îles FEROE, respirons-en l'air pur et sauvage, avec Serge WELLENS :
COURRIER DES FEROE
Souviens-toi
de ce bref instant
dans le monde
Nous dormions du même sommeil
chacun habitant l'autre
dans le froid la dureté
C'était
va savoir où
entre 6 et 7 degrés
de longitude Ouest
entre 61 et 62 degrés
de latitude Nord
Ton profil de jeune plante
dansait sous le vent
parmi les buissons
de ce pays sans arbres
Pays pénitent
Du côté de Torshavn
la mer faisait naufrage
on y voyait des astres
se tordre de douleur
Le ciel se couvrait
de nuages d'oiseaux
sternes
fous de bassan
courlis cendrés
pétrels
C'était présage
de cet instant
immense et bref dans le monde
Chacun habitant l'autre
Trente années comme si
nous ne devions jamais mourir.
Il m'arrive d'oublier que je perds la mémoire, Folle avoine, 2006.
Et comment vont-ils prononcer Torshavn, ces brillants commentateurs ?...