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lazare

  • Gaston PUEL en St LAZARE

     

    Lazare

    J'habitais un corps lézardé. Il dut se fendre d'un coup : je reçus l'aube comme un baquet d'eau fraîche.
    Quand la nuit n'est qu'une lie et que le regard n'ausculte que l'abîme, quel bonheur (je suis sûr de ce mot) de se hisser hors de la margelle ! Les mains meurtries touchent l'huile du jour ; le visage s'élance, plus léger que les jambes.
    Est-ce l'innocence du matin ? La grâce d'un fruit cueilli ? Je ne sais, je ne saurai jamais. Mon cœur bat dans un homme étonné de se savoir en vie. Cela ressemble à un secret.


    Le Cinquième Château, Éd. La Fenêtre ardente


     

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