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Poésie - Page 93

  • Philippe SOUPAULT, APOLLINAIRE et la Tour EIFFEL

     

     

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    Souffrance

    à Guillaume Apollinaire


    Si tu savais si tu savais
    Les murs se resserrent
    Ma tête devient énorme
    Où sont donc parties les lignes de mon papier

    Je voudrais allonger mes bras pour
    secouer la Tour-Eiffel et le Sacré-Cœur de Montmartre

    .
    .
    .

    Philippe SOUPAULT, Rose des Vents.


     


     


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  • Hervé Le TELLIER & FILS

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    Haïku-ku la Prâline


    Mon petit garçon

    Tu es mon petit garçon

    Mon petit garçon


    Hervé Le TELLIER nous rappelle que les bons sentiments ne font pas la bonne poésie.
    Ou alors, c'est affaire de degrés...

     

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  • Daniel BOULANGER est dans l'ESCALIER


    retouche à l'éden


    la loge a l'odeur de lapin

    et le très vieux calendrier des Postes

    veille encore sur les saints d'aujourd'hui


    son paysage pend au mur près d'une montre

    dans l'herbe au long de l'eau se courbent les iris

    en hommage à la barque où rêve un adonis


    le temps semble être ailleurs et le concierge aussi


    Daniel BOULANGER, Fenêtre mon navire, Grasset, 2008.


    D'ailleurs, pensons à préparer notre monnaie, le facteur ne saurait tarder...

     

     

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  • Alain LANCE un peu de TERRE

    Avec plus de 6 mois d'avance, un poème parfaitement d'actualité :


    Vingt-six avril


    À présent si lourd

    Ton corps muet

    Malmené

    Pour l'ultime habillage


    Mal entendu

    Sans ombre à présent

    Sans fièvre plus jamais


    Alain LANCE, Obsidiane & Le temps qu'il fait, 2000


    Mais pourquoi attendre davantage ?

     

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  • Georges JEAN COMME DEVANT


    Dans Parcours immobiles (le Dé Bleu, 1995), Georges JEAN évoque


    L'ÉCOLE d'AUTREFOIS


    .

    .

    .

    Le maître gardait le temps

    Dans sa grosse montre rousse.


    Nos talons sur le plancher

    Faisaient un bruit de forêts ;

    Nos plumes grattaient, grattaient

    La neige de nos cahiers.


    Et parfois une autre vie

    Déroulait ses sortilèges

    Quand on tombait dans le piège

    Tendu par les poésies.


    On sait plus tard qu'adulte, le temps et l'obscurité restent à nos talons, mais que, par chance, les sortilèges aussi demeurent.

     

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  • Jacques LĖBRE sous le PIED


    Réduit, désormais, à l'immensité du ciel



    Invétéré pêcheur à la ligne


    (mais tu n'y allais plus l'hiver,

    tu craignais le froid, celui qui gagne)


    la charnière entre ta vie et ta mort

    aura-t-elle grincé ?

    La morphine

    l'aura-t-elle un peu graissée ?


    Auras-tu senti quelque chose ?

    Le mordillement d'une truite ?


    .

    .

    .


    Cette simple secousse


    (elle t'aura ferré

    en dehors du courant)


    tu l'auras éprouvé tant de fois

    dans le silence des poissons

    l'auras-tu seulement reconnue ?


    L'hameçon acéré d'un dieu

    (mais nous n'y croyions pas)

    à la commissure de tes lèvres,

    auras-tu serré les dents ?


    .

    .

    .

    Jacques LĖBRE, Théodore Balmoral n° 59/60 (extraits)

     

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  • SADELER MARIN


    Le nom de Joël SADELER se rappelle à nous, puisque le 24 octobre à Ballon (Sarthe), le prix qui porte son nom sera décerné.

    L'occasion de le citer :


    Cancale


    Huîtres creuses

    Port à plat


    La mer dégonflée

    Comme un ballon crevé


    et la vie

    sur une patte

    la quille

    d'un bateauDSC04624.JPG

     

     

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  • Yves-Jacques BOUIN : ca BOUINE à BARBĖS



    Décharge n°143 présente des textes d'Yves-Jacques BOUIN, dans lesquels le poème, érigé en personnage mouvant, déambule en différents quartiers de Paris.

    Ainsi dans ces quelques lignes extraites du Poème d'en voiture à Barbès :


    ...

    A Barbès le marché c'est fini

    rogatons d'arguties que l'on foule

    du talon

    dans les plis des piétons

    si pressés

    d'aller là où Paris

    vend ses ors

    oripeaux chez Tati

    sur l'asphalte

    les tomates s'estomaquent

    et s'éclatent

    et s'en vont dans leur sang

    vent mauvais

    éventrant les plastiques

    portés pâles

    débâcles et caniveaux

    où s'écoule

    dans les eaux l'oeuvre peint

    de Barcello

    ...


     

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