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Poésie - Page 93

  • Emmanuel BERLAND : PAGE DÉSERTIQUE


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    Arcane


    Toute page est un désert

    que j'ai de quoi traverser sans le détruire tant

    la besace est chargée de pluie et de vieux sable


    L'alphabet se plie sans crainte

    du neuf qui cogne aux portes

    comme avec un os


    Les feuilles tendent le dos docilement,

    aux pénétrations, aux couleurs runiques


    Tous les vieux compagnons

    qui ont perdu pied,

    pleurs et racines

    au moins par ce stratagème qu'est la poésie

    retraversent le miroir des signes

    et viennent fleurir à la lumière de ta bibliothèque


    Emmanuel BERLAND, Écorce visionnaire, Donner à Voir, 2009.


     

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  • Embrassades


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    Puisque les vents de ce blog iront mollissant en 2010, autant occuper un peu le terrain avec une page à caractère promotionnel :



    L'écolier distrait

    toujours le même

    traité d'étourneau

    Son attention papillonne

    sur le dictionnaire aux images colorées


    Le temps glisse sur nos joues

    aux embrassades du Nouvel-An





    Qu'en 2010 les lettres papillonnent au point d'étourdir toujours plus les esprits !




     

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  • Emmanuel BERLAND : VISION du POÈME


    Le poème est l'écorce du monde sensible, réinventé... De page en page, il nous nourrit, poètes et lecteurs, d'images, de sensations, de visions réalisées à l'instant qu'elles s'énoncent. Il faut donc accepter que le sens surgisse, neuf, - ou patiente -, au gré d'assemblages syllabiques qui pourraient sembler téméraires ou énigmatiques à première et courte vue. Il faut offrir aux pages de ce petit livre notre instant de lecture volé au chaos, en plongeant, à l'instar du poète, au fond du puits météorique, d'où toutes choses renaissent transformées en chances.

    Emmanuel BERLAND, 4ème de couverture de son recueil Écorce visionnaire, Donner à Voir, 2009.



     

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  • Jean-François FRANCHET : PROXIMITÉ de l'ÉTÉ


    Maintenant que nous entreprenons la grande descente du bon côté du solstice d'hiver, plus rien ne peut nous empêcher de rêver du coquelicot:



    Le don d'Icare



    Le coquelicot météore

    baiser chiffon aux blés transis

    quand un vent chorégraphe appelle

    écume danseuse

    leur nudité de cuivre pâle


    coquelicot retenue sage

    fripe à merci des mains

    qui n'osent que paume ouverte

    à la blondeur de ton été


    coquelicot fléchi

    allégeance de soie

    souffle affamé au cou des blés

    chaude semonce


    des yeux rieurs

    graves de leur désir d'envol

    laissent ainsi

    comme un don rouge de l'oiseau

    monter au plain de leur silence

    leur chat muet

    pour la folie des blés qui dansent

    dans le vent fou d'avant la nuit.


    Jean-François FRANCHET, Proximité de l'oiseau, Donner à voir, 2009.



     

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  • Jean-François FRANCHET et l'ENFANT


    .

    .

    .

    De tes yeux à tes jeux rien ne pèse

    ton monde est sûr

    est-ce le mien

    et tes yeux à mes yeux enjoignent le grand large

    .

    .

    .


    Jean-François FRANCHET, Proximité de l'oiseau, Donner à Voir, 2009.


     

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  • QUENEAU : ZAZIE dans le CO2


    Alors que Copenhague s'apprête à casser la baraque, à moins que ce ne soit le contraire, rappelons la vision qu'eut le poète voici déjà 80 ans...


    Lampes taries

    maladies peintes sur éventail

    les ongles se soudent aux flacons vides

    peinture de navires couverte de coquillages

    lampes taries

    la lumière se tait

    sur les plateaux déserts et muets d'un théâtre hébété

    un oiseau tremble de fièvre

    et ses plumes tombent comme les dents d'un arbre

    des hiboux sont couchés dans des lits de délire

    il n'y a plus de phosphore de soufre

    plus de pétrole de charbon

    la neige fond en une eau noire

    boulevards définitivement secrets

    lampes froides

    lampes taries


    Raymond QUENEAU, L'instant fatal, Poésie Gallimard.


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  • Marie-Claire BANCQUART : un PEU d'EAU


    Un peu d'eau

    dans le creux d'une feuille


    reflet du ciel

    figure d'océan

    pour le malade qui tient dans sa paume

    ce don fragile

    et se rappelant un soir, un amour,

    donne un avenir à sa chambre si blanche.


    Marie-Claire BANCQUART, Terre Énergumène, Le Castor Astral, 2009.

     

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  • HAÏKU, DESSIN ANIMĖ et NATATION


    Fin de course

    Le bonnet de bain libère

    De belles boucles brunes


    Jean-Baptiste PEDINI, Adrénaline, Collectif de haïkus, Vents d'Ouest, 2009.


    L'occasion de signaler qu'il ne reste plus que quelques jours pour voir Jean-François, une perle de dessin animé...

     

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