mes poumons
gonflés
par le sifflet du merle
le ciel s’entrouvre
des branches du jour
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mes poumons
gonflés
par le sifflet du merle
le ciel s’entrouvre
des branches du jour
Vous les animaux, vous avez une singulière façon de voir - par vos nerfs, vos muscles, vos dos, autant que par vos yeux. Tu venais d'atterrir de l'autre côté de la vitre, sur l'herbe verte du pré. Noir sur vert, et cette pâte orangée de ton bec, lumineuse comme une lampe Émile Gallé. Tiens, me suis-je dit en te voyant : du courrier. Un mot du ciel qui n'oublie pas ses égarés. Tu es resté dix secondes devant la fenêtre. C'était plus qu'il n'en fallait. Dieu faisait sa page d'écriture, une goutte d'encre noire tombait sur le pré.
Christian BOBIN, L'impossible n° 5
Maintenant que nous retrouvons nos saisons, voici un poème à sortir de la réserve.
Il provient d'une anthologie qui vient de paraître à La Table Ronde.
Nous nous taisons tous deux par les sentiers d'octobre,
Merle ; ta saison et mon âge vont d'accord
Pour ne plus essayer la rime ni la trille
Des matins neufs dans l'éblouissement d'avril.
Le bois n'entend qu'un rare ébat criard de geais.
Les dernières sorbes sont des grives mangées.
Les acacias légers avertisseurs de vent
Balancent, c'est la nuit d'automne qui avance.
L'an commence à compter à partir de Noël
Ses derniers mois, décembre et novembre et octobre,
Comme qui va suivant les silences du merle
Et dénombre ses ans à partir de sa mort.Marcel THIRY, Âges, 1950.
Pendant encore quelques jours, on peut entendre ici la voix de Valérie ROUZEAU évoquer entre autres le mot "coeur"...
Le moqueur est un merle du temps des cerises
et le mot "coeur" un gros muscle gymnaste
dans toutes les langues
mes amis poètes me disent attention au mot "coeur"
car il ne passe pas partout comme rossignol
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