Maintenant que nous retrouvons nos saisons, voici un poème à sortir de la réserve.
Il provient d'une anthologie qui vient de paraître à La Table Ronde.
Nous nous taisons tous deux par les sentiers d'octobre,
Merle ; ta saison et mon âge vont d'accord
Pour ne plus essayer la rime ni la trille
Des matins neufs dans l'éblouissement d'avril.
Le bois n'entend qu'un rare ébat criard de geais.
Les dernières sorbes sont des grives mangées.
Les acacias légers avertisseurs de vent
Balancent, c'est la nuit d'automne qui avance.
L'an commence à compter à partir de Noël
Ses derniers mois, décembre et novembre et octobre,
Comme qui va suivant les silences du merle
Et dénombre ses ans à partir de sa mort.Marcel THIRY, Âges, 1950.
Commentaires
On demande toujours à vieillir...
C'est comme mourir pour des idées...