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queneau

  • Raymond QUENEAU : un TEMPS d'AVANCE

    Attention : heure d'été.
    N'avalez pas la commission... ni la pendule !

     

    La pendule

     

    Je mballadais sulles boulevards

    Lorsque jrencontre lami Bidard

    Il avait l'air si estomaqué

    Que jlui ai dmandé dsesspliquer

    "Eh bien voilà me dit-il

    Jviens davaler ma pendule

    Alors jvais chez lchirurgien

    Car jai une peupeur de chien

    Que ça mtombe dans les vestibules"

    ...

     

    Raymond QUENEAU.


    heure d'été,pendule,queneau

    Les pommes et les kiwis sont de l'automne précédent
    (et ne sont pas là pour illustrer les vestibules)

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  • QUENEAU pour AVOIR du SON

     

     

    âne,

     

    C'est un grand âne gris avec une belle croix noire dans le dos

    qui brait et crie et pète bien fort pour faire rire les amis

    ...

    Ah quel âne et quel péteur quel chanteur quelle joie

    Qu'on lui donne double portion de foin et de chardons

    Et danse et danse encore le rond des villageois

     

    Raymond QUENEAU, Chêne et chien, Gallimard, 1952.

     

     

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  • QUENEAU se RELIT (et même très bien)

     

     

    Modestie
     
    Quand crois-tu quand crois-tu
    que cancre d’être cesseras
    et qu’encre tu plus ne gaspilleras
    à des conneries superflues
     
    qui es-tu ? qui te crois-tu ?
    te crois-tu toi ? me crois-tu moi ? 
    l’encre perle au bout des doigts
    qui es-tu pour t’être ainsi pas tu ? 
     
    j’écrivis et je me relus
    c’est les deux choses que je fis
    il n’y aurait peut-être pas de quoi être fier
    si ne m’étant ainsi relu
    aussi sec ne me tais-je


    Raymond Queneau, Le Chien à la mandoline, 1965.



    Alors : remplaçons "cancre" par "geek" et "encre" par Facebook, on perdrait certes quelques bonnes allitérations, mais ça aurait encore du sens !

    Un visionnaire, ce Queneau.
    Que si.

     

     

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  • QUENEAU : ne vous INDIGNEZ pas !

     

    Éros publicité

     

    Fête des mères

    offrez

    bas exciting

     

    des gens indignés

     

    pourtant si les mères ne devaient plus exciter

    il n'y aurait que des enfants uniques

    tout seuls avec leur Œdipe

     

    Raymond QUENEAU, Gallimard, 1967.

     

    Il a raison, Raymond : l'indignation n'est pas forcément du côté qu'on croit...

     

     

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  • QUENEAU : BON DIEU de BON DIEU


    QUENEAU aimait à courrir les rues, battre la campagne et fendre les flots.
    Arpentant les allées de la Médiathèque du Mans, visant les tables de travail où sont collées des affichettes, il se serait exclamé : "Bon dieu de bon dieu que j'ai envie de lire un petit poème. Tiens, en voilà justement un qui passe."

    Hélas, s'approchant, il ne lirait que


    Soyez vigilants, ne laissez pas
    vos affaires personnelles sans
    surveillance. La ville n'est pas
    responsable des vols commis
    dans les espaces publics de la
    Médiathèque.


    Une redondance, ça oui, mais de poésie point.
    Tant pis.


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  • QUENEAU : ZAZIE dans le CO2


    Alors que Copenhague s'apprête à casser la baraque, à moins que ce ne soit le contraire, rappelons la vision qu'eut le poète voici déjà 80 ans...


    Lampes taries

    maladies peintes sur éventail

    les ongles se soudent aux flacons vides

    peinture de navires couverte de coquillages

    lampes taries

    la lumière se tait

    sur les plateaux déserts et muets d'un théâtre hébété

    un oiseau tremble de fièvre

    et ses plumes tombent comme les dents d'un arbre

    des hiboux sont couchés dans des lits de délire

    il n'y a plus de phosphore de soufre

    plus de pétrole de charbon

    la neige fond en une eau noire

    boulevards définitivement secrets

    lampes froides

    lampes taries


    Raymond QUENEAU, L'instant fatal, Poésie Gallimard.


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  • Alain LANCE évoque ROUEN, sa ville:

     

     

     

    "Ville où je reviendrai plus tard, mais pourquoi y parlait-on si souvent de sa rivale régionale? Le Havre demeura longtemps une énigme pour moi, son nom prononcé avec l'accent normand dessinait dans mon esprit des amas de gravats, de hauts murs froids devenus verdâtres en leur base, peut-être à force de prendre l'eau par les caves. Rien de la brise océane, mais un vent avare dans l'ombre sinistrée."

     

    (in Ouvert pour inventaire, Ed.Belfond)

     

    On appréciera le travail sur les sonorités et même, cachés dans les coins, quelques alexandrins, que le havrais Queneau aurait goûtés.

    Que si!

     

     

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