Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Poésie - Page 77

  • Jan BAETENS, le POTIER et l'ÉCRITURE

     

     

    Le potier

     

    Une terre mieux cuite que le pain,

    Un bec verseur à la place d'une fente,

    D'autres motifs, de vraies couleurs,

    Retranchées, ajoutées, aux images

    Mélées. Puis l'écriture s'en mêle

    Et une civilisation entière chavire.

    Désormais il y a un moule à casser.

    Tout est prêt pour l'ostracisme.

     

    Jan BAETENS, Cent fois sur le métier, Les impressions nouvelles, 2008.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Gaëlle JOSSE après les RÊVES

     

     

    Nous arrivons à l'heure où nos rêves s'amincissent, rattrapés par les jours, il nous faut quitter nos ermitages, nous accommoder, surnager. L'essentiel s'est joué aux dés, après on se débrouille.

    ...

    Nous arrivons à l'heure où les fleuves sacrés s'échangent contre un ruisseau à truites, et le feu des dieux contre une flambée maison ouverte. Il reste des élans, des navigations secrètes, des sentiers à parcourir, des arbres à écouter bruire, des abandons. La terre est brûlée, oui, mais fastueux embrasements.

     

    Gaëlle JOSSE, ARPA n° 102.

     

    Après la tribulation d'une journée, il ne restera qu'à se livrer à l'examen de minuit.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Henri DELUY et la CONTRAINTE FATALE

     

     

    C'est la St Nicolas, mais attardons-nous un peu sur autre barbichu célèbre, évoqué ici : Georges PEREC :

     

    Le ciel est à côté des arbres

    Les feuilles humides étouffent

    D'autres feuilles. Il y a toujours

    Quelque chose à raconter. Il suffit

    de trouver où se donnnent les indications

    Nécessaires. Tu disais : il se fait tard.

     

    *

     

    Mourir

    est une contrainte difficile

     

    Henri DELUY, Premières suites, Flammarion, 1991.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 2 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • TRINTIGNANT FANFARONNE à l'ODEON

     

     

    .

    .

    .

    Oh Barbara
    Il pleut sans cesse sur Brest
    Comme il pleuvait avant
    Mais ce n'est plus pareil et tout est abimé
    C'est une pluie de deuil terrible et désolée
    Ce n'est même plus l'orage
    De fer d'acier de sang
    Tout simplement des nuages
    Qui crèvent comme des chiens
    Des chiens qui disparaissent
    Au fil de l'eau sur Brest
    Et vont pourrir au loin
    Au loin très loin de Brest
    Dont il ne reste rien.


    Jacques Prévert, Paroles, 1946.


    C'est à entendre dit par Jean-Louis TRINTIGNANT au Théâtre de l'Odéon ou si c'est trop loin, par exemple pour les sarthois, les ornais et les mayennais qui ne voudraient pas rester en rade, en naviguant par ici.

    trintignant,odéon,barbara,prévert,




     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 4 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Gérard CLÉRY au FEU

     

     

    En regardant un feu

     

    la vague énonce la vague

     

    et l'amoureuse

    feu rêvant

    enlumine l'amant

     

    le feu émonde le feu

     

    branches embrassées

    près d'eux le temps

    se couche

     

    et l'amoureuse

    libère

    le cœur bridé

    du bois

     

    le vent réjouit le vent

     

    soleil cuit sur

    la fourche

    l'amant

     

    .

    .

    .

     

    Gérard CLÉRY, Les cahiers de la rue Ventura n° 13A, sept. 2011.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • DOTREMONT sous les TOITS

     

     


    Je suis tombé bien bas : j'habite une mansarde.


    Christian DOTREMONT, Réflexions toutes faites, 1953.


    Il arrive à l'inverse que, venant des hautes sphères, on soit présenté au parquet et finisse sur le pavé.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 1 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Soldat Armand ROBIN

     

     

    Soldat

    O mon étrange, dure armée !
    Levé très tôt, très tard couché,
    J'y suis vainqueur et prisonnier !

    Mon capitaine, c'est le poème,
    Bon capitaine, si désarmé,
    Mon beau vainqueur, mon prisonnier.

    Armand ROBIN, le monde d'une voix, Poésie-Gallimard, 1970.

     

    Les Poilus de 14 devront désormais partager le 11 novembre avec d'autres Morts pour la France (de tout poil, en quelque sorte).
    Le Président n'a en revanche pas envisagé de réserver une date au poème.
    Même partagée.

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • La MISSION de Tomas TRANSTRÖMER



    Revenons à notre Prix Nobel ("notre" en ce qu'il a été attribué - non pas à un Français - mais à un poète).
    On peut entendre ici, parmi d'autres, cette considération de Tomas TRANSTRÖMER :


    Que le lecteur vive sa vie de manière plus intense : telle est ma mission.

     

    tomas tranströmer,france culture,ça rime à quoi,


    Merci également à PLOC !, la lettre du haïku distribuée par l'Association pour la Promotion du Haïku d'avoir tiré ceci des neiges suédoises :


    Fredonne dans la brume.
    Au loin un bateau de pêche –
    trophée sur l’eau.

    -

    Ces feuilles brunes
    sont aussi précieuses
    que les manuscrits de la mer Morte.


    La grande énigme, Le Castor Astral.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Blog & Internet, Poésie ▶︎ 2 vent(s) de la plaine Lien permanent