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froid

  • Jean-Baptiste PARA dans le FROID

    fleuve,méandre,

     

    Ce qui s'empresse vers l'éclaircie

    n'éprouve que le froid du fleuve

    si loin des rives où par violence

    le cœur enfin conçoit

    ce qui n'a pour mesure le temps.

     

    Jean-Baptiste PARA, La faim des ombres, Obsidiane, 2006

     

     

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  • La NEIGE selon Gaspard HONS

    neige,pierre,

     

    Neige, le bleu du pauvre, le blé du pauvre. Moitié brasier, moitié langue fatiguée, telle une éternité de blancheur, tel un ravissement

     

    et un jardin paisible, le froid que je porterai jusqu'au fruit de l'abeille,

     

    dons d'un gel obscur

     

    Gaspard HONS, Les abeilles de personne, Le Taillis Pré, 2008

     

     

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  • FROID

    marbre,veines,

     

    Le froid trompe l'indifférence des squelettes cachés sous le boisseau des étoffes, encage dans ses courants d'airs côtes et vertèbres

    de ses mâchoires broie la fierté des épaules où le sang paraît ne plus monter et siffle moqueur un hymne au brouillard à la densité de marbre

    la chemise menace de frissons à la façon d'une vieille fenêtre aux banquises verticales d'où s'est absentée la chair blanche du poisson

    aucun astre, même de rondeur parfaite, n'offre l'espoir d'une échappée, où nous guetterait encore tout en angle le museau d'un renard

    qu'on rêve vaincu pendant à notre revers fourré, tribut pour la ruse sublunaire abattue sur tous nos muscles et tous nos poulaillers dévastés.

     

     

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  • ASSIS

    assis,froid,bleu,
    Alexandre MIJATOVIC, St Pierre sur Erve, 2019

     

    Assis

    comme en surplomb

    à contempler quelle musique

     

    immobile

    quand le froid soufflerait la conscience

     

    de même le bleu

    à l'apogée de la Méditerranée

    si peu de mots savaient le rendre

     

    la gorge fait un goulet

    où court un large vent

    étrangement

     

    quelqu'un viendra me dire

    tu crois trop en les mots

    tu marches les pieds tordus

    quand écouteras-tu vraiment ?

     

    je saurai qui est là

    qu'un maître passe

    et que ça fleurit

    et que ça flétrit

     

     

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  • PROCESSION


    arbres,canal,

     

    procession d'arbres nus

    sur le froid du canal

     

    pour un

    qui se serait jeté

     

     

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  • Le TEMPS ROGNE Ossip MANDELSTAM

    arbres,

     

    Le froid chatouille mon crâne,

    Et comment l'avouerait-on -

    Moi aussi le temps me rogne,

    Comme il ronge ton talon.

     

    La vie se vainc elle-même,

    Et le son fond peu à peu ;

    Quelque chose manque à l'appel,

    Se souvenir est fastidieux.

     

    Pourtant c'était mieux naguère,

    Comparer n'est pas permis

    Comme le sang bruissait hier

    Et comme il bruit aujourd'hui.

     

    Sans doute n'est-ce pas sans risque

    Que ces lèvres-là remuent :

    L'arbre murmure et s'agite,

    Bien qu'il doive être abattu.

     

     

    1922

     

    Ossip MANDELSTAM, Le Deuxième Livre (1916-1925), Circé 2002, trad. Henri ABRIL.

     

     

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  • La BARQUE d'Allain LEPREST

    Pour ce 21 décembre, jour de la fin du m du début de l'hiver, un texte de saison :

     

    J'ai peur des généraux du froid
    Qui foudroient l'épi sur les champs
    Et de l'orchestre du Norrois
    Sur la barque des pauvre gens

    Allain LEPREST, J'ai peur. 

    leprest.jpg

     

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  • (INV)ENTERRE à la PREVERT

    prévert,mort,froid,guerre,monument aux morts,

    ...
    la victime se lève et dit
    C’est embêtant d’être mort
    on est tout froid
    Fume ça te réchauffera
    l’assassin lui donne la cigarette
    et la victime dit Je vous en prie
    C’est la moindre des choses dit l’assassin
    je vous dois bien ça
    ...

    Jacques PREVERT, Evénements, Paroles, 1937.

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