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Le TEMPS ROGNE Ossip MANDELSTAM

arbres,

 

Le froid chatouille mon crâne,

Et comment l'avouerait-on -

Moi aussi le temps me rogne,

Comme il ronge ton talon.

 

La vie se vainc elle-même,

Et le son fond peu à peu ;

Quelque chose manque à l'appel,

Se souvenir est fastidieux.

 

Pourtant c'était mieux naguère,

Comparer n'est pas permis

Comme le sang bruissait hier

Et comme il bruit aujourd'hui.

 

Sans doute n'est-ce pas sans risque

Que ces lèvres-là remuent :

L'arbre murmure et s'agite,

Bien qu'il doive être abattu.

 

 

1922

 

Ossip MANDELSTAM, Le Deuxième Livre (1916-1925), Circé 2002, trad. Henri ABRIL.

 

 

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Commentaires

  • Thème éternel (!) et universel...

  • Aïe ! mes lombaires...

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