au centre du monde : l'homme (au centre de sa représentation du monde) avec des étangs où il pêche, avec des étoiles jaunes qu'il coud sur la poitrine d'autres hommes, avec
je marche. à grands pas furieux. l'homme.
Jean-Christophe BELLEVEAUX, Caillou, Gros textes, 2003.
Poésie - Page 74
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Jean-Christophe BELLEVEAUX : FURIEUX
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Le CHEMIN de Laurent ALBARRACIN
Le chemin a sa vie propre
il a son enfoncement en lui
ses fourrés plein les poches
il a les mûres aux doigts
le soleil dans la lumière
il siffle avec les merles
Laurent ALBARRACIN, Le Secret secret, Flammarion 2012.
Un bon chemin 2013
à tous ceux qui embarquent
parfois sur ce vent :poches pleines de trèfle et de pissenlit,
mûres aux doigts et aux fossettes,
lumière et merles en tête ! -
Laurent ALBARRACIN : les BONDS de l'ESPRIT
Chaque horizon découpe
la silhouette entière de la terre
Nous sommes à chaque ligne
des bâtisseurs d'aqueduc
dont les bonds de l'esprit
sont les arches folles
Laurent ALBARRACIN, Le Secret secret, Flammarion 2012.
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Paol KEINEG BOUGE
Un poème par jour
que j'abandonne pour le suivantparce que l'oubli
oblige à bouger.Paol KEINEG, Abalamour, Les Hauts Fonds, 2012.
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Octavio PAZ : la QUIÉTUDE dans le MOUVEMENT
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Entre le faire et le voir,
action ou contemplation,
j'ai choisi l'acte des paroles :
les faire, les habiter,
donner des yeux au langage.
La poésie n'est pas la vérité :
elle est résurrection des présences,
histoire
transfigurée en vérité du temps sans date.
La poésie,
comme l'histoire, se fait ;
la poésie
comme la vérité, se voit.
La poésie :
incarnation
du soleil-sur-les-pierres en un seul nom,
dissolution
du nom dans l'au-delà des pierres.
La poésie,
pont suspendu entre histoire et vérité,
n'est pas un chemin vers ceci ou cela :
c'est voir
la quiétude dans le mouvement,
le passage
dans la quiétude.
L'histoire est le chemin :
en marche vers nulle part,
notre chemin à tous,
le parcourir est notre vérité.
Nous n'allons ni ne venons :
nous sommes dans les mains du temps.
La vérité :
nous savoir,
dès l'origine,
en suspens.
Fraternité sur le vide.
Octavio PAZ, Le feu de chaque jour, Trad. Cl. Esteban, Gallimard 1979. -
Octavio PAZ FACE au TEMPS
...
Le temps ne cesse pas de couler,
le temps
ne cesse d'inventer,
ne cesse
d'effacer ce qu'il invente,
et ne cesse
le flot des apparitions.
Les bouches du fleuve
disent les nuages,
les bouches humaines
disent les fleuves.
La réalité a toujours un autre visage,
le visage de tous les jours,
celui que nous ne voyons jamais,
l'autre visage du temps.
...
Octavio PAZ, Le feu de chaque jour, Trad. Cl. Esteban, Gallimard 1979.
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Jean-Christophe BELLEVEAUX VA en BÂTEAU
(Port-Musée de Douarnenez)
le poème se voudrait silex
à trépaner l'opacité de l'être
il résonne en moi
qui me tiens à l'avant du bâteau
l'écho de son tintement transperce
lui et moi veillons
dans le doute
et nous répondant l'un à l'autre
cela suffit-il à faire le bâteau plus sûr
et le sable moins sable ?
toujours les flots roulent la mémoire morte
ce qui fut
et ce qui doit finir
Jean-Christophe BELLEVEAUX, Caillou, Gros textes, 2003.
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POÉSIE : Natalie DESSAY CONNAÎT la MUSIQUE
Depuis peu, Natalie DESSAY tient chronique sur France Musique. Nichée dans celle du 18 septembre, on a pu retenir cette phrase bien sentie, due à Jeanette WINTERSON :
Quand les gens disent que la poésie est un luxe, qu'elle est optionnelle..., j'imagine que ces gens ont la vie facile : une vie difficile a besoin d'un language difficile et c'est ce qu'offre la poésie.