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Coûteuse idée, la vie.
On affrète un monde
pour faire le tour d'une barque.
Kiki DIMOULA, Je te salue Jamais, 1988,
Poésie-Gallimard, 2010, Trad. Michel Volkovitch.
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Coûteuse idée, la vie.
On affrète un monde
pour faire le tour d'une barque.
Kiki DIMOULA, Je te salue Jamais, 1988,
Poésie-Gallimard, 2010, Trad. Michel Volkovitch.
À la mauvaise heure
...
Une rame blanche se réveille,
un toit bat des ailes,
un volet a frémi.
Un clocher se lève effrayé,
coupable : la foi doit se réveiller la première.
Première avant tout.
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Kiki DIMOULA, Le peu du monde, 1971,
Poésie-Gallimard, 2010, Trad. Michel Volkovitch.
L'oracle
14 juillet aux Tuileries, ce mélange
de vanille, de manèges, de tirs à la carabine.
Mêmes les musiques sont olfactives.
Entre les statues, des couples s'arrêtent
avec l'espoir qu'une lie se dépose.
D'autres guettent au bord du bassin
des poissons à faciès de carpe,
lesquels, crevant la surface,
produisent des mimiques, des syllabes
articulées qui s'imposeront, subliminales.
Quant à la Grande Roue, il en descend
un clown selon qui, un jour,
il faudra bien se préoccuper
des milliard de morts dont les âmes,
à effet de serre, enserrent la planète.
Gérard NOIRET, Pris dans les choses, Obsidiane, 2003.
retouche à la grange
au seuil du prince été faraud
reste une odeur de toile et gros sabots
ici l'ombre a le goût de la galette à fève
et ces belles allongées dans le foin des rêves
Daniel BOULANGER, Vestiaire des anges, Grasset, 2012.
Ô fabuleux verrousD'alcôve bocagère
Où l'on ressent plus doux
Que frissons de fougères !
Henri PICHETTE, Odes à chacun, Gallimard, 1961.
Les congés payés
Les coudes écartés, la tête hors du wagon,
les rares qui bravaient les tunnels payaient
d'une escarbille leur défi,
celle qui continue de les faire pleurer
s'ils retrouvent une photo.
Il y a pour certains, morts depuis des lustres,
un souvenir au fond d'une cave,
quelque chose comme un vin de collection,
une bouteille d'époque napoléonienne
qu'il ne sert à rien de déboucher,
qui n'a de valeur que fermée sur elle-même.
Gérard NOIRET, Pris dans les choses, Obsidiane, 2003.
Hantés, déroutés
Par le naufrage
De l'individuNous avons choisi le sens
D'être en multitudeGeorge OPPEN, D'être en multitude, 1968.
(Trad. Yves di Manno, Editions Unes, 1985)