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Poésie - Page 75

  • Les POETES ? Georges GUILLAIN leur dit MERCI !

    Dans une contribution à POEZIBAO, Georges GUILLAIN tord le cou au péché d'élitisme habituellement attribué à la poésie :

    Plutôt que de reprocher leur élitisme à ceux qui continuent à se vouloir poètes quand tout les pousse à tenter plutôt autre chose, de plus visible socialement, de plus rentable économiquement, ne devrions-nous pas plutôt les remercier de continuer à entretenir l’existence, la possibilité, d’un rapport au langage qui rompe avec cette "prolétarisation des esprits" à l’œuvre dans l’usage contemporain de la langue ? Les encourager à œuvrer dans les profondeurs de cette langue pour qu’elle cesse de n’être, par la pauvreté de ses propositions formelles, qu’un agent de fermeture de l’intelligence et de l’imagination ?

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  • Les ROSEAUX DELÉTANG-TARDIF

     

    Il ne croit pas à l'immobile

    son sommeil est plein de roseaux

    qui cachent les dormeuses pâles

    près de l'eau près du bonheur.


    Yanette DELÉTANG-TARDIF
    , in Les poètes de l'école de Rochefort, Seghers, 1983.


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  • De FRANCE et de (Louis) ARAGON

     

    Après la dernière note évoquant la pendule, il en fallait une pour le coq !

     

    Coq

    Oiseau de fer qui dit le vent

    Oiseau qui chante au jour levant

    Oiseau bel oiseau querelleur

    Oiseau plus fort que nos malheurs

    Oiseau sur l'église et l'auvent

    Oiseau de France comme avant

    Oiseau de toutes les couleurs

     

    Louis ARAGON, Le nouveau crève-cœur, Gallimard, 1948.

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  • Raymond QUENEAU : un TEMPS d'AVANCE

    Attention : heure d'été.
    N'avalez pas la commission... ni la pendule !

     

    La pendule

     

    Je mballadais sulles boulevards

    Lorsque jrencontre lami Bidard

    Il avait l'air si estomaqué

    Que jlui ai dmandé dsesspliquer

    "Eh bien voilà me dit-il

    Jviens davaler ma pendule

    Alors jvais chez lchirurgien

    Car jai une peupeur de chien

    Que ça mtombe dans les vestibules"

    ...

     

    Raymond QUENEAU.


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    Les pommes et les kiwis sont de l'automne précédent
    (et ne sont pas là pour illustrer les vestibules)

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  • (INV)ENTERRE à la PREVERT

    prévert,mort,froid,guerre,monument aux morts,

    ...
    la victime se lève et dit
    C’est embêtant d’être mort
    on est tout froid
    Fume ça te réchauffera
    l’assassin lui donne la cigarette
    et la victime dit Je vous en prie
    C’est la moindre des choses dit l’assassin
    je vous dois bien ça
    ...

    Jacques PREVERT, Evénements, Paroles, 1937.

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  • SORTIE de THE ARTIST

     


    Ô toi que l'univers adore,
    Ô toi que maudit l'univers,
    Fortune, dont la main, du couchant à l'aurore,
    Dispense les lauriers, les sceptres et les fers,
    Ton aveugle courroux nous garde-t-il encore
    Des triomphes et des revers?

     

    Casimir DELAVIGNE, Les Messéniennes, 1824.

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  • ROCHEFORT : 1 - SURRÉALISME : 0

     

     

    Le surréalisme, dernier en date des grands mouvements, a été, dans la mine inquiétante de la connaissance poétique, beaucoup plus la découverte d'un nouveau coup de pic que la révélation d'un nouveau filon.

     

    Jean-Michel CROCHOT, cité par Jean BOUHIER in Les poètes de l'École de Rochefort, Seghers, 1983.

     

     

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  • André FRÉNAUD : un ZÉRO PUR

     

     

    Pour ce Mardi-Gras, portons un masque.

    Mortuaire.

     

    Épitaphe

     

    Quand je remettrai mon ardoise au néant

    un de ces prochains jours,

    il ne me ricanera pas à la gueule.

    Mes chiffres ne sont pas faux,

    ils font un zéro pur.

    Viens mon fils, dira-t-il de ses dents froides,

    dans le sein dont tu es digne.

    Je m'étendrai dans sa douceur.

     

    André FRÉNAUD, Les Rois mages, 1938.

     

     

     

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