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Poésie - Page 79

  • TRINTIGNANT FANFARONNE à l'ODEON

     

     

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    Oh Barbara
    Il pleut sans cesse sur Brest
    Comme il pleuvait avant
    Mais ce n'est plus pareil et tout est abimé
    C'est une pluie de deuil terrible et désolée
    Ce n'est même plus l'orage
    De fer d'acier de sang
    Tout simplement des nuages
    Qui crèvent comme des chiens
    Des chiens qui disparaissent
    Au fil de l'eau sur Brest
    Et vont pourrir au loin
    Au loin très loin de Brest
    Dont il ne reste rien.


    Jacques Prévert, Paroles, 1946.


    C'est à entendre dit par Jean-Louis TRINTIGNANT au Théâtre de l'Odéon ou si c'est trop loin, par exemple pour les sarthois, les ornais et les mayennais qui ne voudraient pas rester en rade, en naviguant par ici.

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  • Gérard CLÉRY au FEU

     

     

    En regardant un feu

     

    la vague énonce la vague

     

    et l'amoureuse

    feu rêvant

    enlumine l'amant

     

    le feu émonde le feu

     

    branches embrassées

    près d'eux le temps

    se couche

     

    et l'amoureuse

    libère

    le cœur bridé

    du bois

     

    le vent réjouit le vent

     

    soleil cuit sur

    la fourche

    l'amant

     

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    Gérard CLÉRY, Les cahiers de la rue Ventura n° 13A, sept. 2011.

     

     

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  • DOTREMONT sous les TOITS

     

     


    Je suis tombé bien bas : j'habite une mansarde.


    Christian DOTREMONT, Réflexions toutes faites, 1953.


    Il arrive à l'inverse que, venant des hautes sphères, on soit présenté au parquet et finisse sur le pavé.

     

     

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  • Soldat Armand ROBIN

     

     

    Soldat

    O mon étrange, dure armée !
    Levé très tôt, très tard couché,
    J'y suis vainqueur et prisonnier !

    Mon capitaine, c'est le poème,
    Bon capitaine, si désarmé,
    Mon beau vainqueur, mon prisonnier.

    Armand ROBIN, le monde d'une voix, Poésie-Gallimard, 1970.

     

    Les Poilus de 14 devront désormais partager le 11 novembre avec d'autres Morts pour la France (de tout poil, en quelque sorte).
    Le Président n'a en revanche pas envisagé de réserver une date au poème.
    Même partagée.

     

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  • La MISSION de Tomas TRANSTRÖMER



    Revenons à notre Prix Nobel ("notre" en ce qu'il a été attribué - non pas à un Français - mais à un poète).
    On peut entendre ici, parmi d'autres, cette considération de Tomas TRANSTRÖMER :


    Que le lecteur vive sa vie de manière plus intense : telle est ma mission.

     

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    Merci également à PLOC !, la lettre du haïku distribuée par l'Association pour la Promotion du Haïku d'avoir tiré ceci des neiges suédoises :


    Fredonne dans la brume.
    Au loin un bateau de pêche –
    trophée sur l’eau.

    -

    Ces feuilles brunes
    sont aussi précieuses
    que les manuscrits de la mer Morte.


    La grande énigme, Le Castor Astral.

     

     

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  • JUDITH CHAVANNE : HALEINE PERDUE

     

     

    Oui, la Toussaint vaut mieux que ce parterre tonitruant de chrysanthèmes, place de l'Hôtel de Ville :

     

     

    Une bouche soudain

    ne happe plus sa bouffée d'air,

    ne prend plus part

    à la respiration immense,

    à l'haleine

    mêlée des bêtes et des hommes,

    à la sève exsudée dans l'obscurité par les feuilles,

    à l'humidité stagnante.

     

    Sonne

    une cloche infime, lointaine dans la nuit ;

    on n'écoute

    jamais que le contrepoint de l'absence :

    lui a cédé le jour, le souffle, jusqu'au halètement.

     

    Judith CHAVANNE, Un seul bruissement, Le bois d'Orion, 2009.

     

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  • De QUOI Jan BAETENS EST-IL le GOÛT ?

     

     

    Avant le passage à l'heure d'hiver, un dernier petit tour chez le glacier :

     

     

    Le glacier

     

    Le goût d'un sorbet

    Comme à une rose

    Est le nom

    Qu'on lui donne.

     

    Le goût d'un nom

    Est celui des choses qu'il désigne.

    Est celui de la chose

    Qu'il est.

     

    Les glaces qu'ils aiment,

    Les enfants habillés de rose

    Les montrent

    du doigt.

     

    Jan BAETENS, Cent fois sur le métier, Les impressions nouvelles, 2008.



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  • Jan BAETENS : la RÈGLE est DOUCE mais C'EST la RÈGLE

     



    Le grammairien


    Bure ou vaseline
    Garrot ou crinoline
    Pansement ou guillotine
    Couronne de lauriers couronne d'épines

    La règle est l'amie des hommes (leur langue fourchue,
    leur bec de lièvre, leur coeur et leur raison)


    Jan BAETENS, Cent fois sur le métier, Les impression nouvelles, 2008.

     

     

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