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11 novembre

  • Soldat Armand ROBIN

     

     

    Soldat

    O mon étrange, dure armée !
    Levé très tôt, très tard couché,
    J'y suis vainqueur et prisonnier !

    Mon capitaine, c'est le poème,
    Bon capitaine, si désarmé,
    Mon beau vainqueur, mon prisonnier.

    Armand ROBIN, le monde d'une voix, Poésie-Gallimard, 1970.

     

    Les Poilus de 14 devront désormais partager le 11 novembre avec d'autres Morts pour la France (de tout poil, en quelque sorte).
    Le Président n'a en revanche pas envisagé de réserver une date au poème.
    Même partagée.

     

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  • 11 NOVEMBRE : à HUE et à OBALDIA


    Monsieur le Comte continue de trouver curieux que, de tous les souvenirs évoqués par ses coreligionnaires, les seuls vivaces soient ceux qui ont trait aux catastrophes, à l'horreur. - « Tu te souviens de l'épidémie de choléra ? Du vampire de Düsseldorf ? De Sébastopol ? Des enfants brûlés vifs ? Des tranchées qu'on nettoyait tout le temps ? Des exécutions d'otages ? Des inondations ? De la fuite dans les égouts ? De Paul Déroulède ?... Tu te souviens lorsqu'on m'a amputé la jambe ? » Alors commence le festin des moignons. Alors les rayons de la grâce les illuminent ; le sang anime enfin ces cires balbutiantes ; la plupart ne sont point sortis de cet âge d'or.


    René de OBALDIA, Le Centenaire, Grasset 1960.


    Aujourd'hui qu'il ne reste plus rien non plus du bon côté des moignons, on songe à donner un autre sens aux commémorations du 11 novembre.

    Mais la nostalgie des catastrophes survivra sans doute aux nostalgiques de cette catastrophe-là.


     

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