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pris dans l'herbier
souvenirs
intenses
de l'étoffe des rêves
peau nue
de tout parfum
sourde
enfance
sans grange
ni prise aux ronces
souvenirs
non de sous-bois
d'avenues sans nuit
Monsieur le Comte continue de trouver curieux que, de tous les souvenirs évoqués par ses coreligionnaires, les seuls vivaces soient ceux qui ont trait aux catastrophes, à l'horreur. - « Tu te souviens de l'épidémie de choléra ? Du vampire de Düsseldorf ? De Sébastopol ? Des enfants brûlés vifs ? Des tranchées qu'on nettoyait tout le temps ? Des exécutions d'otages ? Des inondations ? De la fuite dans les égouts ? De Paul Déroulède ?... Tu te souviens lorsqu'on m'a amputé la jambe ? » Alors commence le festin des moignons. Alors les rayons de la grâce les illuminent ; le sang anime enfin ces cires balbutiantes ; la plupart ne sont point sortis de cet âge d'or.
René de OBALDIA, Le Centenaire, Grasset 1960.
Aujourd'hui qu'il ne reste plus rien non plus du bon côté des moignons, on songe à donner un autre sens aux commémorations du 11 novembre.
Mais la nostalgie des catastrophes survivra sans doute aux nostalgiques de cette catastrophe-là.