...
Le temps ne cesse pas de couler,
le temps
ne cesse d'inventer,
ne cesse
d'effacer ce qu'il invente,
et ne cesse
le flot des apparitions.
Les bouches du fleuve
disent les nuages,
les bouches humaines
disent les fleuves.
La réalité a toujours un autre visage,
le visage de tous les jours,
celui que nous ne voyons jamais,
l'autre visage du temps.
...
Octavio PAZ, Le feu de chaque jour, Trad. Cl. Esteban, Gallimard 1979.