Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Poésie - Page 63

  • EDMOND JABÈS ET L'ÉTERNITÉ

    ciel,bleu,issue de secours,

     

    L'éternité, comme l'infini, est coupé de la sève ; n'est qu'oubli dans l'oubli, bleu ciel dans le ciel bleu.

     

    Edmond JABÈS, Le livre des ressemblances, Gallimard, 1976.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 4 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • EDMOND JABÈS ET LE TEMPS

    barreaux,prison,

     

    Ivre d'éternité, l'homme abusé dont chaque os est un barreau n'aura conçu, pour lui, que le temps, cette autre prison.

     

    Edmond JABÈS, Le livre des ressemblances, Gallimard, 1976.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • EDMOND JABÈS : MIROIR DE PAPIER

    rivière,reflets,

     

     

    - Tu es, dans tes écrits, comme moi, un rassembleur de mots, identiques par le sens, le son et le nombre des lettres, à ceux de la langue. Tu crois les habiter, alors que tu n'es que l'hôte accidentel de leurs reflets.

    Tout feuillet est miroir de papier. Penché sur lui, tu t'y mires. L'eau pareillement nous renvoie notre image ; mais quel visage jamais sut retenir la rivière ?

     

    Edmond Jabès, Le livre des ressemblances, Gallimard, 1976.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 2 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Nâzim HIKMET IL Y A 57 ANS (EXACTEMENT)

    DEVINETTES SUR PARIS

     

    Quelle ville ressemble au vin ?

    Paris.

       Tu bois le premier verre.

          il est âpre.

    Au second,

       il te monte à la tête.

    Au troisième,

       impossible de quitter la table :

    Garçon, encore une bouteille !

    ...

     

    Paris, 15 mai 1958

    Nâzim HIKMET, Il neige dans la nuit et autres poèmes, Poésie-Gallimard 1999.

     

    vin,paris, 

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 6 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • ATTILA JÓZSEF EST FATIGUÉ

    fleuve,herbe,

     

    L'homme fatigué

     

    Par les champs, quelque grave paysan

    taciturne s'en retourne chez lui.

    Étendus côte à côte, le fleuve et moi,

    Sous mon cœur s'endort l'herbe tendre.

     

    Le fleuve roule son flot large et calme,

    mon fardeau de soucis se change en rosée ;

    ni homme, ni enfant, ni Hongrois, ni frère,

    là est seulement couché un homme fatigué.

     

    Le soir dispense l'apaisement,

    c'est un pain chaud dont je suis un morceau,

    le ciel aussi se repose sur le calme Maros

    et sur mon front viennent s'asseoir les étoiles.

     

    Août 1923

     

     

    Attila JÓZSEF, Le mendiant de la beauté, Le temps des cerises, 2014. 

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 2 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Nâzim HIKMET : SANS BORNES

     

     

    Fini, dira un jour notre mère Nature,

    fini de rire et de pleurer, mon enfant

    et recommencera à nouveau la vie sans bornes

    qui ne voit pas, qui ne parle pas, qui ne pense pas.

     

    Nâzim HIKMET, Il neige dans la nuit et autres poèmes, Poésie-Gallimard 1999.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • LA RÉPLIQUE DE NÂZIM HIKMET

     

     

    Ce jardin, cette terre humide, ce parfum de jasmin, cette nuit de clair de lune

    continueront à étinceler lorsque j'aurai pris le large,

    car ils existent, liés à moi, avec moi et sans moi,

    en moi n'est apparue que la réplique de l'original.

     

    Nâzim HIKMET, Il neige dans la nuit et autres poèmes, Poésie-Gallimard 1999.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 4 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • PAUL MORAND À HOLLYWOOD

     

     

    HOLLYWOOD

     

    Le nom est inscrit sur la colline, en majuscules de 10 mètres

    de sorte qu'on sait que c'est là.

    On peut garer sa voiture dans les terrains vagues

    mais pas plus de 2 heures,

    parce qu'ensuite on va construire une maison.

    Quant à acheter la maison, il ne faut pas y compter encore,

    elle ne sera pas finie avant le lendemain soir,

    à moins que ce soit un bungalow déjà habité

    qu'on apportera sur un camion, avec ses arbres, et le jardin.

    ...

     

    Paul MORAND, USA, 1927.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent