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Poésie - Page 63

  • Des TRACES d'HENRI MESCHONNIC

     

     

    mais nous

    ne faisons que suivre

    des traces

    nous-mêmes ne sommes

    que des traces

    de la vie

    c'est pourquoi il nous faut tant

    nous tenir pour ne pas nous perdre

    tant entendre ce qu'on dit

    sans savoir

    tant voir ce qu'on

    cotoie sans le voir et moins

    on reconnaît l'invisible

    plus on devient invisible

     

    Henri MESCHONNIC, Je n'ai pas tout entendu, Dumerchez, 2000.

     

     

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  • Des TRACES d'EMMANUEL MOSES

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    ...

    Était-il paysan ? Chasseur ? Poète ?

    Il observait ces traces d'un monde inatteignable

    Et semblait absorbé par une pensée qui l'assombrissait

    S'il était paysan, il devait songer à sa moisson gâtée

    S'il était chasseur, à son gibier manqué

    Et s'il était poète, à des mots cherchés vainement

    ...

     

    Emmanuel MOSES, Sombre comme le temps, Gallimard, 2014

     

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  • Henri MESCHONNIC au JARDIN

     

     

    nous marchons dans un jardin

    sa saison

    est toute en nous

    les oiseaux savent

    qu'ils ne doivent pas redire

    nos paroles

    nous sommes de la même substance

    cette substance

    fait notre histoire

     

    Henri MESCHONNIC, Je n'ai pas toit entendu, Dumerchez, 2000.

     

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  • Gérard MACÉ : C'EST LE CŒUR

     

    Vieux penseur 

    qui ne veux rien changer au langage,

    tu pèses les choses et les astres, et même

    les souvenirs sur des balances où le temps 

    met tout son poids. Vieux penseur sans visage, 

    tu nous parlais des vérités consolantes, 

    du travail et de la magie, de l’absente 

    de tout bouquet dont les pétales 

    étaient un emblème : le langage n’a pas

    d’odeur, ni la fleur d’or de la mélancolie.

     

    Tu sais qu’une rose est une rose dans toutes les langues. 

    Autrefois c’était un reste de raison qui t’empêchait

    de croire au sens caché, aujourd’hui c’est le cœur

    qui refuse de s’emballer, de battre plus vite

    en courant après des fantômes

     

    Gérard Macé, Homère au royaume des morts a les yeux ouverts, Le Bruit du temps, 2015.

     

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  • Giuseppe UNGARETTI en FÉVRIER

     

    Sous les écorces, les sèves déjà

    Comme à cause d'un vide, se réveillent,

    Se délivrent, dans un délire de bourgeons :

    Troublé, l'hiver dans son sommeil

    - Et Février, lunatique, en profite

    Pour s'accourcir -,

    Secrètement, n'est plus livide.

    ...

     

    Giuseppe UNGARETTI, Vie d'un homme, Poésie/Éditions de Minuit-Gallimard, Trad. Philippe JACCOTTET

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  • UNGARETTI : AVANT L'HOMME

    LA PRIÈRE

     

    Comme il devait aller avec douceur

    Avant l'homme, le monde.

     

    L'homme en a tiré des sarcasmes de démons,

    Il a nommé ciel sa luxure,

    Création ses mirages,

    Rêvé immortel l'instant.

    ...

     

    Giuseppe UNGARETTI, Vie d'un homme, Poésie/Éditions de Minuit-Gallimard, Trad. Philippe JACCOTTET

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  • L'HOMME selon GIUSEPPE UNGARETTI

    mur,pierres,

    ...

    L'homme, monotone monde,

    Croit agrandir son empire

    Et de ses fiévreuses mains

    ne sortent jamais que des bornes.

     

    Suspendu sur le vide

    À un fil d'araignée,

    Il ne craint et ne séduit

    Jamais que son propre cri.

     

    Il répare la ruine en dressant des tombeaux,

    Et pour te penser, Éternel,

    Il n'a rien que blasphèmes.

     

    1928

     

    Giuseppe UNGARETTI, Vie d'un homme, Poésie/Éditions de Minuit-Gallimard, Trad. Philippe JACCOTTET

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  • L'ARCHE de Giuseppe UNGARETTI

    Une colombe

     

    J'écoute une colombe venue d'autres déluges

     

    Giuseppe UNGARETTI, Vie d'un homme, Poésie Editions de Minuit-Gallimard, Trad. Philippe JACOTTET, Pierre-Jean JOUVE et Jean LESCURE.

     

    chats, 

    Un des couples possibles de l'arche

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