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ATTILA JÓZSEF EST FATIGUÉ

fleuve,herbe,

 

L'homme fatigué

 

Par les champs, quelque grave paysan

taciturne s'en retourne chez lui.

Étendus côte à côte, le fleuve et moi,

Sous mon cœur s'endort l'herbe tendre.

 

Le fleuve roule son flot large et calme,

mon fardeau de soucis se change en rosée ;

ni homme, ni enfant, ni Hongrois, ni frère,

là est seulement couché un homme fatigué.

 

Le soir dispense l'apaisement,

c'est un pain chaud dont je suis un morceau,

le ciel aussi se repose sur le calme Maros

et sur mon front viennent s'asseoir les étoiles.

 

Août 1923

 

 

Attila JÓZSEF, Le mendiant de la beauté, Le temps des cerises, 2014. 

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Commentaires

  • Et là où l'homme fatigué se repose, l'herbe ne repousse pas...


    (Honte sur moi : je plaisante à propos d'un poème très beau !)

  • Pas de honte : là où l'humour se pose, l'herbe est toujours plus verte.

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