papillon
passé
minute de vie
couleurs
passées
sous l'éteignoir
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papillon
passé
minute de vie
couleurs
passées
sous l'éteignoir
mieux que la mer
dans le coquillage
les ailes du papillon
dans le silence
Par les mouvements du yoga, j'aère la chambre de mon thorax
non comme celle bleue de pauvre Vincent, à grands coups de brosse
prise dans la vague d'un autre bout du monde, où même le volcan semble un enfant
où, sous l'inspiration d'un papillon, les blés d'ici se couchent
mais j'accueille ces flux d'eau et de ciel, expulse ceux des corbeaux
à l'intelligence menaçante pour le cercle de mon souffle
en équilibre sur le fil de l'absence
Fini, dira un jour notre mère Nature,
fini de rire et de pleurer, mon enfant
et recommencera à nouveau la vie sans bornes
qui ne voit pas, qui ne parle pas, qui ne pense pas.
Nâzim HIKMET, Il neige dans la nuit et autres poèmes, Poésie-Gallimard 1999.
Un papillon fait comme s'il était faible au point d'être malgré lui emporté par un faible vent. Mais pour finir il atterrit précisément sur la fleur qu'il cherchait.
Yoko TAWADA, La Nouvelle Revue Française, mars 2012.
En bon oulipien, Jacques JOUET s'est livré à une riche étude sur le pantoum, poème d'origine malaise à forme fixe dans lequel certains vers se retrouvent de strophe en strophe.
Et pourquoi ce titre ?
Le papillon est, à l'évidence, l'animal fétiche de beaucoup de pantoums, surtout de la première moitié du XIXème siècle. Je vois ces papillons se poser sur les barreaux d'une échelle. Je ne sais pas si l'échelle que constitue éventuellement le poème monte ou descend. La lecture, le plus souvent descend. Alors, lecteur, toi qui descend l'échelle du pantoum, tu ne pourras manquer une observation toute simple : le barreau de l'échelle que tu as touché du pied, tu le retrouveras bientôt sous ta main. C'est le même barreau, puisque le vers est répété à l'identique, mais ce n'en est pas la même prise, la même perception, la même lecture. Il ne connaît pas la même proximité.
Jacques JOUET, Échelle et Papillons, Architecture du verbe, Les Belles Lettres, 1998.
Sur cet escabeau, un peintre en bâtiment s'est efforcé en vain de donner à ses taches la forme de papillons...
L'injonction au bas de la plaque est formelle :
étranger, quel que soit ton itinéraire, il te faudra l'accomplir bourse pleine...
... à moins d'être papillon !
MORALITÉ : mieux vaut réussir sa chrysalide.
D'Hélène LECLERC (haïkiste canadienne): "Saisir l'instant, c'est attraper un papillon en vol. L'art du haïku est de le relacher sous forme de mots et de le voir s'envoler de nouveau."