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Poésie - Page 65

  • Guillaume APOLLINAIRE : C'EST PAS SON JOUR !

    Guillaume ne sera jamais canonisé, pour 11 000 raisons sur lesqueslles on restera muet. Mais la Saint APOLLINAIRE reste une bonne occasion de le citer...

     

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    La carpe

    Dans vos viviers, dans vos étangs,
    Carpes, que vous vivez longtemps !
    Est-ce que la mort vous oublie,
    Poissons de la mélancolie.

    Guillaume APOLLINAIRE, Le bestiaire, 1911.

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  • Luc BÉRIMONT PAREIL au BOEUF

     

    Crié d'en-bas

     

    Mon Dieu ! qui m'acculez comme une bête, entre mon père et mon enfant

    Quel sang donc versez-vous dans ce tonneau sans fond ?

    Pour qui tremblent nos os, fichés dans l'éventaire

    De la boucherie rouge où vous ouvrez nos mères

    Éventrant une espèce en lui jetant le ciel

    Soldant les bas morceaux tombés de votre étal

    Lavant à grands seaux d'eau le carreau terminal

    Et nous laissant muets, le souffle à ras de terre

    Pareils au boeuf lié qui voit l'homme aux bras secs

    Lever la masse en fonte et viser dans sa vie

    Quand son front fait un bruit de solive pourrie ?...

     

    Luc BÉRIMONT, Les mots germent la nuit, 1951, Poésies complètes Tome 1,
    Le Cherche-midi éditeur / Presses univeritaires d'Angers

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    Rembrandt, Le boeuf écorché, 1655, Musée du Louvre

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  • Par BÉRIMONT et par VAUX

    paysan,terre,

    Je demande quel paradis offrirait la simple richesse de ce mot paysan. Cette volonté sensuelle de toucher, sans profit, aux cheveux de la terre ?

     

    Luc BÉRIMONT, La huche à pain, 1943.

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  • REVUE VERSO

    L'argent

    Entre pralines et manèges, la foule piétine serpentine comme s'insinue la monnaie qui, de la poche de papa vers la pogne du moustachu, glisse sur les plumes de canards en plastique et revient en forme de bolide, pour prix d’une trop rapide pêche

    puis repart et ricoche, mitraille perçant la baudruche, tamponne sous les peluches des inconnus, fond entre les néons et sous la langue, mi-fraise mi-vanille

    et les mains dans les poches on rentre chocolat, assourdi de flon-flons, essoré comme au sortir du grand huit, trébuchant et sonné par bafles et néons, si larges dans la dépense, face aux miroirs grossissants

     

    Revue verso n° 157.

     

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    Toute l'originalité de ce selfie réside dans l'absence de son auteur.

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  • Bernard CHAMBAZ : CONSENTIR à l'OBSCUR

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    Lampe de Marcel WANDERS au Stedelijk Museum d'Amsterdam

     

    Ce faisant, je reconnais la volonté et le besoin d'être clair, entendu quand je lis ou quand on me lit, compris ou pas compris c'est sans doute autre chose, moi je lis la poésie comme le journal, et en même temps il est nécessaire de consentir à l'obscur, à des zones plus opaques, faire que le poème advienne, qu'en quelques lignes on voie apparaître tout ce qui tient à un fil.

    Bernard CHAMBAZ, Eté, Flammarion, 2005.

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  • Thanassis HATZOPOULOS : QUE le LIVRE

    Le banc de bois recouvert de sa nappe

    Le siège, la table basse, la lucarne

    Et les murs nus

     

    Rien d'ouvert que le livre

     

    ...

     

    Thanassis HATZOPOULOS, Cellule, Cheyne, 2012 

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  • Daniel BOULANGER au DÉSERT

    retouche au désert

     

    au bas du ciel en lettres minuscules

    la caravane met sa signature

    le jour est en fuite

     

    un palmier lance le négatif

    d'un bouquet de feu d'artifice

    c'est la fin de l'amoureux combat des couleurs

    le soir les ensable et s'éteint

     

    l'air s'est glissé dans une peau de bête

    un homme à genoux crée le feu

    devant l'étoile à battement d'insectes

     

    Daniel Boulanger, Vestiaire des anges, Grasset, 2012.

    désert,sable,

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  • Valerio MAGRELLI : POÈME DISPERSÉ

    Seul le temps véritablement écrit,

    en se servant de notre corps comme d'une plume.

    Dans les rues, dans les cinémas ou dans un lit

    cette calligraphie se perd,

    tant est atroce la négligence

    des dieux et des hommes.

    Ce qui échoue sur le papier n'est

    que le commentaire d'un poème

    éternellement dispersé.

    Glose frugale, calque d'un récit,

    ceci est l'ultime index des index.

     

    Valerio MAGRELLI, Ora serrata retinae, Cheyne, 2010 (Trad. Jean-Yves Masson)

    écorce,arbre,

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