...
L'homme, monotone monde,
Croit agrandir son empire
Et de ses fiévreuses mains
ne sortent jamais que des bornes.
Suspendu sur le vide
À un fil d'araignée,
Il ne craint et ne séduit
Jamais que son propre cri.
Il répare la ruine en dressant des tombeaux,
Et pour te penser, Éternel,
Il n'a rien que blasphèmes.
1928
Giuseppe UNGARETTI, Vie d'un homme, Poésie/Éditions de Minuit-Gallimard, Trad. Philippe JACCOTTET